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Afghanistan: décès du vice-président Fahim, un ancien chef de guerre controversé

Afghanistan: décès du vice-président Fahim, un ancien chef de guerre controversé

Le premier vice-président afghan, Mohammad Qasim Fahim, un ancien chef de guerre influent et controversé qui avait traversé trois décennies de guerre, est décédé dimanche à Kaboul des suites d'une maladie, a annoncé la présidence afghane.

"Le premier vice-président, le maréchal M. Q. Fahim, s'est éteint. Que son âme repose en paix", a déclaré le porte-parole de la présidence, Aimal Faizi, sur son compte Twitter.

Selon des sources proches du palais, Fahim, qui avait 56 ans, souffrait de diabète et de problèmes cardiaques, et il a succombé à des complications.

Cet ancien chef de guerre traînait une réputation sulfureuse et avait été accusé de violations des droits de l'homme et de trafic de drogue par l'organisation Human Rights Watch (HRW).

La mort de Fahim, emporté par une "maladie", est une "perte irréparable", a réagi le président Hamid Karzaï dans un communiqué.

"Fahim était un patriote et un grand moudjahidine (combattant de dieu, ndlr)", a dit le chef de l'État afghan.

La présidence ajoute qu'un deuil national de trois jours sera observé à partir de lundi, et les drapeaux mis en berne.

Son décès intervient alors qu'il s'apprêtait à quitter ses fonctions dans les prochains mois, à l'issue de l'élection présidentielle dont le premier tour aura lieu le 5 avril.

Zalmai Rassoul, un des favoris du scrutin, a adressé sur Twitter un message de "condoléances" à la famille du défunt.

Fahim, un des chefs de la minorité tadjike, avait été le bras droit du commandant Ahmad Shah Massoud, héros national en Afghanistan, pendant la guerre contre les soviétiques (1979-1989), la guerre civile (1992-1996) puis la lutte contre le régime des talibans (1996-2001).

Accusé de crimes de guerre, il avait gardé de cette époque une réputation trouble, et pourrait en outre "avoir joué un rôle" dans la mort du commandant Massoud, assassiné le 9 septembre 2001, deux jours avant le 11-Septembre, selon une ex-membre du Conseil national de la sécurité américain, Hillary Mann Leverett.

Après la chute des talibans, il avait été poussé par les États-Unis à participer à l'effort de stabilisation du pays. Nommé à la tête du ministère de la Défense et vice-président en 2002, il avait été critiqué pour s'être entouré d'officiers tadjikes, puis limogé en 2004 sous la pression internationale.

Colistier de Hamid Karzaï pendant la campagne pour la présidentielle de 2009, il avait réchappé d'une tentative d'assassinat, avant de devenir vice-président après la victoire, marquée par des fraudes massives, de M. Karzaï.

Fahim avait récemment plaidé pour l'ouverture de négociations de paix avec les talibans, artisans d'une violente insurrection que douze ans d'intervention occidentale n'ont pas réussi à mater.

"Sans paix, l'Afghanistan restera instable. Nous devons amener la paix à travers la discussion et la négociation", avait-il déclaré à la télévision afghane.

Ce passionné de "bouzkachi", sport dans lequel deux équipes de cavaliers doivent porter une carcasse de chèvre jusqu'en territoire adverse, était également connu pour posséder une écurie de grande valeur.

Fahim partageait son temps entre son fief du Panshir, province tadjike au nord de Kaboul, et la capitale afghane, où il vivait dans une luxueuse propriété dont l'acquisition avait été entachée d'accusations de corruption et d'extorsion de fonds.

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