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Adoubé par Woodkid et Stromae, Thomas Azier dévoile son "film noir"

Adoubé par Woodkid et Stromae, Thomas Azier dévoile son "film noir"

Adoubé par Stromae et Woodkid, le Néerlandais Thomas Azier publie lundi "Hylas", un premier album où le romantisme de la pop croise la techno froide de Berlin, sa ville d'adoption qu'il voit comme un décor de "film noir", dit-il à l'AFP.

Stromae, pour qui il a travaillé sur "Racine Carrée" et avec qui il partage le même label, l'a invité à jouer en première partie de ses concerts.

Tout comme le Français Woodkid, séduit par ses deux premiers EP. La proximité entre les deux musiciens est d'ailleurs évidente : même goût pour les envolées épiques et le romantisme, même volonté de mélanger l'électro et la pop, même voix traversée d'émotions.

"J'aime le contraste dans ma musique : le froid et la chaleur, l'agressivité et la douceur, l'analogique et l'électronique, la mélodie et la rigidité de la techno allemande. Je joue constamment avec ces idées et je les fais entrer en conflit", explique le musicien.

Thomas Azier est né dans une petite ville des Pays-Bas. "Je pensais travailler dans le secteur social, mais je me suis dit qu'avant ça je me devais d'essayer de faire de la musique", explique-t-il.

A 19 ans, il part s'installer à Berlin. Mais, contrairement aux musiciens de sa génération qui postent sur internet leur premier morceau à peine composé, Thomas Azier prend son temps.

Quatre ans se passent avant la sortie d'un premier EP, "Hylas 001", en 2012, suivi un plus tard d'un deuxième, "Hylas 002".

"Je pensais que je n'étais pas prêt, que je n'avais rien à dire. J'ai vécu des tas d'expériences à Berlin, des choses folles, des choses laides jusqu'à ce que je me dise +OK, j'ai des histoires+", raconte-t-il.

Entre violence, angoisse, sexe et amour, les histoires de Thomas Azier sont profondément humaines.

"Quand je suis arrivé à Berlin, j'ai vu tous ces trucs post-modernes, ces gens qui faisaient de l'art à partir d'ordures. La profondeur et la beauté me manquaient dans l'art et la musique, je voulais de vraies émotions", dit-il.

"Je me suis rendu compte que je n'étais pas vraiment à ma place (sur la scène berlinoise, ndlr). Je faisais de la pop, alors que même la techno n'y est pas considérée comme acceptable si elle n'est pas purement instrumentale", poursuit le musicien, qui a commencé à jouer dans les clubs entre deux sets de DJ.

"Cela m'a forcé à être différent, je me sentais le dos au mur", dit-il.

Si Thomas Azier est resté à Berlin c'est aussi que la ville est devenue "comme dans un film noir" un personnage à part entière de sa musique, symbolisant le thème du changement au coeur d'"Hylas".

"Berlin est en constante transformation, d'une façon extrême, du point de vue architectural, mais aussi culturel. Berlin est comme un phénix qui renaît de ses cendres", dit-il.

"Quand je m'y suis installé, j'étais moi- même en pleine transformation. Je n'ai toujours pas vraiment de barbe, mais ma voix a baissé d'un octave, j'ai grandi, vieilli", raconte le jeune homme élancé aux traits fins.

Estimant que le "plus grand défi d'un artiste aujourd'hui est d'avoir trop d'options", Thomas Azier s'est fixé des règles strictes pour son premier album : "pas de guitare, pas de son créé par ordinateur, pas de sample, n'utiliser que l'usine".

L'"usine" en question est une fabrique de cloches est-allemande, désaffectée et transformée en studio.

"La première fois que je suis rentré à l'intérieur, il y régnait un désordre indescriptible, avec des drapeaux à l'effigie de Lénine partout, comme si on était retourné en 1989 et que tout le monde s'était volatilisé en un claquement de doigts", se souvient-il.

"On entend sur le disque la réverbération naturelle de la musique dans ces halls immenses, le bruit des ascenseurs. Comme Berlin, le lieu est devenu un personnage d'+Hylas+", ajoute-t-il.

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