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Libye: des miliciens veulent exporter du brut à bord d'un bateau nord-coréen

Libye: des miliciens veulent exporter du brut à bord d'un bateau nord-coréen

Des miliciens armés cherchaient samedi à exporter leur première cargaison de brut au port d'Al-Sedra, dans l'est de la Libye, à bord d'un pétrolier battant pavillon nord-coréen, selon des responsables libyens.

Ces hommes armés, qui réclament l'autonomie de l'est libyen, bloquent le site depuis plusieurs mois.

Selon un membre du Comité d'énergie au Congrès général national (CGN, Parlement), "le pétrolier, Morning Glory, a amarré samedi à 04H00 (02H00 GMT) au port d'Al-Sedra" et les miliciens tentent d'y charger une cargaison de pétrole pour l'exporter "hors du cadre de l'Etat".

Le ministre de Pétrole par intérim Omar al-Chakmak a dénoncé un "acte de piraterie".

"C'est une atteinte à la souveraineté nationale. C'est au ministère de la Défense de traiter avec ce navire", a-t-il dit à l'AFP sans autre détail.

Depuis juillet 2013, des milices bloquent des sites pétroliers dans la région orientale de la Libye suspendant les exportations du brut et privant ainsi le pays de sa principale source de revenus.

Leur chef, Ibrahim Jodhrane, s'est même autoproclamé en août président du bureau politique de la Cyrénaïque et a annoncé la formation d'un gouvernement local.

Le gouvernement libyen avait menacé à plusieurs reprises de recourir à la force pour libérer les sites bloqués, sans toutefois passer à l'action. Il avait même menacé de bombarder tout bateau qui s'approcherait des ports pétroliers sans être lié par un contrat avec la Compagnie nationale de pétrole (NOC).

Le blocage des ports pétroliers a provoqué une chute de la production de pétrole à 250.000 barils/jour, contre près de 1,5 million b/j avant le début du mouvement de contestation.

Initialement, les protestataires aux ports libyens -des hommes lourdement armés- accusaient le gouvernement de corruption, évoquant des malversations sur les quantités de brut chargées sur les pétroliers.

Tout en réfutant ces accusations, le gouvernement central avait annoncé l'ouverture d'une enquête. Mais cette initiative n'a pas satisfait les protestataires qui ont rapidement affiché leurs véritables intentions en réclamant l'autonomie de leur région, la Cyrénaïque, dans le cadre d'un système fédéral.

Depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est confrontée à une forte instabilité politique, des tendances séparatistes et à des violences incontrôlées dans un contexte de prolifération des armes, qui rendent impossible son essor économique.

Les autorités de transition ne parviennent pas à former une police et une armée professionnelles et sont régulièrement la cible d'attaques notamment des ex-rebelles qui font la loi.

bra-ila/tp

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