Nouveauté de son programme, le Parti québécois s'engage à créer un centre de recherche sur les crimes d'honneurs et la lutte à l'intégrisme. L'idée a été proposée par l'ancienne députée libérale Fatima Houda-Pepin dans son projet de loi sur la neutralité religieuse de l'État, déposé en février à l'Assemblée nationale.
Mme Houda-Pepin a été exclue du PLQ, après avoir refusé de se plier à ligne de son parti sur la laïcité de l'État.
Quelque 700 militants du PQ, réunis en conseil national à Laval samedi, ont adopté la plateforme électorale de leur parti à l'unanimité.
Le PQ s'y engage bien sûr à adopter sa charte des valeurs québécoises. La formation souverainiste promet également de consulter les Québécois sur l'avenir de la province, avant de déclencher un référendum au moment jugé opportun.
Dans un discours devant ses militants, la chef péquiste Pauline Marois a joué la carte de l'identité. Elle a notamment accusé le chef libéral Philippe Couillard de ne pas défendre les valeurs québécoises.
« Pour les libéraux, c'est comme s'il fallait s'excuser d'être une nation différente du Canada, c'est comme s'il fallait s'excuser de défendre les intérêts du Québec, de vivre en français chez nous. Pour les libéraux, c'est comme s'il fallait s'excuser défendre nos valeurs communes! », a-t-elle affirmé.
Sur le terrain de l'économie, Mme Marois s'est félicitée de sa gestion prudente des finances publiques. Comme le budget Marceau le prévoit, il n'y aura « pas de hausses d'impôts, pas de hausses de taxes et une gestion serrée, rigoureuse des dépenses de l'État », a-t-elle dit.
Elle présente également son parti comme créateur d'emplois. « Hautes technologies, forêt, électrification, pétrole, on va prendre tous les moyens pour enrichir le Québec, pour devenir à la fois maître et prospère chez nous! », a-t-elle lancé.
Selon Mme Marois, la campagne du PQ est « bien partie ». Elle donne pour preuve l'attitude « défensive » de ses adversaires, François Legault et Philippe Couillard, qui font dans des circonscriptions qu'ils détiennent déjà pour protéger leurs acquis. De son côté, dit-elle, elle s'active « sur le terrain de ses adversaires pour tout gagner ».
Un conseil national sous haute surveillance
Le conseil national du PQ s'est déroulé sous haute sécurité. Tous les participants ont dû passer un détecteur de métal et se laisser fouiller avant d'entrer dans la salle où Pauline Marois prononçait son allocution. Des mesures inhabituelles au Canada, mais qui sont utilisées lors de grands rassemblements politiques américains.
La Sûreté du Québec a indiqué que ce type de mesures seraient appliquées pour tous les rassemblements militants de grande ampleur, peu importe le parti politique.