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La crise ukrainienne sans effet sur les fournitures de gaz à l'Italie (patron d'Eni)

La crise ukrainienne sans effet sur les fournitures de gaz à l'Italie (patron d'Eni)

Grâce notamment à une météo clémente en Europe, la crise ukrainienne est sans effet pour le moment sur les fournitures de gaz à l'Italie, a indiqué samedi le patron du groupe Eni dans une interview à La Stampa.

"Pour cette année, grâce à aussi à des températures très douces sur toute l'Europe, je pense pouvoir exclure que la crise de l'Ukraine puisse avoir un impact sur les fournitures de gaz", a déclaré Paolo Scaroni, administrateur délégué (numéro un) du groupe gazier et pétrolier italien Eni.

Mais, a-t-il ajouté, "si les tensions devaient persister, j'aurais quelque inquiétude pour l'année prochaine".

M. Scaroni a émis des doutes quant aux menaces du géant public russe Gazprom de suspendre les exportations de gaz vers l'Ukraine, une mesure qui pénaliserait aussi l'Union européenne dont la moitié des achats transite encore par l'Ukraine.

"Pour le moment, il n'y a aucun problème (...) Il me semble difficile que la Russie puisse suspendre ses exportations via l'Ukraine à moins qu'on ne soit dans un scénario de vrai conflit, ce qu'au stade actuel j'aurais tendance à exclure", a déclaré M. Scaroni.

Il a souligné qu'il en allait non seulement de l'intérêt de l'Ukraine "qui encaisse 3 milliards de dollars par an" pour le passage du gaz russe sur son territoire mais aussi de celui de la Russie. "Pour les Russes, se montrer fiables dans les livraisons aux clients occidentaux est une nécessité absolue", a souligné M. Scaroni, en annonçant qu'il en reparlerait "mardi prochain avec le numéro un de Gazprom (Alexeï) Miller".

Même si la dépendance italienne à l'égard du gaz russe a reculé de 37% en 2000 à 28% en 2012, M. Scaroni a souligné la volonté de l'Eni de "maintenir les meilleurs rapports possibles avec Gazprom. L'Eni a des relations fortes avec les Russes depuis 60 ans, que nous considérons comme un patrimoine à préserver".

Le patron de l'Eni a de ce point de vue justifié la position européenne "plus prudente" que celle des Etats-Unis à l'égard de Moscou dans la crise ukrainienne. "En particulier l'Italie et l'Allemagne, les deux pays qui ont les relations économiques les plus fortes avec la Russie, pas seulement dans le domaine énergétique, sont les plus prudents".

Dans le cas où l'Ukraine ne serait plus un canal de transit pour le gaz russe qui couvre un quart des besoins italiens, M. Scaroni a souligné qu'Eni arriverait à "faire face en maintenant la production en Libye au niveau actuel, s'il n'y avait pas de problèmes en Algérie qui représente un tiers de nos importations de gaz et si nous réussissions à accroître les importations de gaz russe via le gazoduc Northstream", même si "tout ceci aurait évidemment un coût additionnel".

fka/ia

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