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Avion disparu en Asie : le mystère reste entier

Avion disparu en Asie : le mystère reste entier

Les autorités sont toujours à la recherche du Boeing 777 disparu en plein vol samedi avec 239 personnes à bord, incluant deux Canadiens. Aucune thèse n'est écartée pour expliquer cette mystérieuse tragédie, y compris celle de l'attentat.

Après 24 heures de disparition, le fruit des recherches effectuées par les autorités est mince. Des traînées de carburant ont été repérées en mer de Chine par des avions vietnamiens, qui tentent de retrouver l'avion. Aucun débris n'a été détecté pour l'instant.

« Deux de nos avions ont détecté deux traînées de carburant d'une longueur d'environ 15 à 20 kilomètres, en parallèle et à environ 500 mètres l'une de l'autre », a déclaré le général Vo Van Tuan, qui affirme que des navires sont en route pour approfondir les recherches.

Le vol 370 de Malaysia Airlines effectuait la liaison entre Kuala Lumpur et Pékin.

Passeports volés

Deux des passagers à bord du vol MH370 voyageraient grâce à des passeports volés.

L'Autriche confirme que l'un de ses ressortissants n'était pas dans l'appareil, même si son nom se retrouve sur la liste des passagers. L'homme en question a été rencontré par la police autrichienne à son domicile. Il confirme que son passeport a été volé lors d'un voyage en Thaïlande deux ans plus tôt.

Le ministère italien des Affaires étrangères affirme également que Luigi Maralda, qui se retrouve lui aussi sur la liste des passagers, n'était pas à bord. Son passeport a été volé en août 2013, toujours en Thaïlande.

Que s'est-il passé?

Le pilote n'a pas émis de signal de détresse et la tour de contrôle n'a été informé d'aucun problème avant que l'avion disparaisse subitement des écrans radars.

Le contact entre la tour de contrôle et le vol MH370, qui devait arriver à Pékin à 22 h 30 GMT (17 h 30 heure de l'Est), a été perdu vers 18 h 40 GMT (13 h 40 heure de l'Est). Malaysia Airlines a annoncé avoir perdu le contact avec l'avion au moment où il avait plus de deux heures de retard.

Le dernier signal provenant de l'appareil a été situé à environ 120 miles nautiques de la côte orientale de la Malaisie. Des avions de l'armée maritime malaisienne ont survolé le site du dernier signal, sans rien apercevoir d'anormal.

L'avion ne s'est jamais signalé aux contrôleurs aériens vietnamiens, qui l'attendaient dans leur espace aérien vers 17 h 21 GMT. Des spécialistes ont rappelé qu'il était impossible que l'avion soit toujours en vol, puisqu'il n'aurait plus de carburant depuis longtemps.

La température était adéquate et il n'y avait pas de turbulences.

Le premier ministre de la Malaisie a déclaré, une douzaine d'heures après la disparation de l'avion, que tous les efforts sont déployés pour retrouver l'avion.

« Nous faisons tout notre possible pour tout ratisser », a lancé le ministre à la presse près de l'aéroport international de Kuala Lumpur. Il a fait ce commentaire peu après une conversation téléphonique avec son homologue chinois, qui l'a enjoint à étendre les opérations de recherches.

Le premier ministre Stephen Harper a exprimé son soutien aux familles touchées par cette disparition sur Twitter.

Des équipes malaisiennes, vietnamiennes et chinoises sont à l'oeuvre pour localiser l'appareil. Des hélicoptères et des navires fouillent des secteurs de la mer de Chine méridionale où l'avion pourrait s'être abîmé.

Un amiral de la marine vietnamienne a également demandé aux pêcheurs des environs de l'île de Tho Chu, dans le golfe de Thaïlande, de se tenir prêts à porter secours à de possibles rescapés.

Pour sa part, la compagnie aérienne refuse toujours de parler d'un écrasement.

En tout, 239 personnes, soit 227 passagers et 12 membres d'équipage, se trouvaient dans l'avion. La majorité des passagers étaient Chinois (154). Les autres provenaient de 11 autres pays, dont 38 Malaisiens, 6 Australiens, 4 Français, 3 Américains et 2 Canadiens.

Douloureuse attente

Les autorités chinoises ont déployé un plan d'urgence à proximité de l'aéroport de Pékin, où aurait dû se poser l'avion. Les familles et proches des passagers ont été réunis dans un hôtel de la capitale chinoise en attendant des nouvelles des recherches.

« Ils veulent que nous allions à l'hôtel, ça ne peut pas être une bonne nouvelle », a commenté une femme, en pleurs.

Sur les tableaux indicateurs de l'aéroport, le vol en provenance de Kuala Lumpur a été identifié comme « retardé » pendant de nombreuses heures, avant que son statut change pour « annulé ».

« Notre équipe est en train d'appeler les proches des passagers et de l'équipage », a affirmé dans un communiqué le président de Malaysia Airlines, Ahmad Yahya. « Nos pensées et nos prières vont à tous les passagers concernés, l'équipage et leurs familles », a-t-il ajouté.

Le vice-président aux opérations de la compagnie aérienne a déclaré qu'avant de disparaître des radars, l'appareil volait à une altitude normale de 35 000 pieds sous un ciel clair et que le pilote n'avait rien signalé d'anormal. C'était également un pilote d'expérience qui cumulait plus de 18 000 heures de vol, selon lui.

Malaysia Airlines a peu d'accidents à son actif. En octobre dernier, deux personnes sont mortes après l'écrasement d'un bimoteur à l'atterrissage. Un écrasement d'avion a aussi tué une centaine de personnes en 1977.

Quant à l'appareil Boeing 777-200 ER, il n'avait connu aucun accident en 19 ans de service jusqu'à l'écrasement survenu en juillet dernier, à San Francisco, qui avait trois morts. S'il advient que le vol de Malaysia Airlines s'est écrasé, il s'agirait du pire accident depuis son entrée en service.

Avec des informations d'Yvan Côté