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Choléra en Haïti: selon Washington, l'ONU devrait bénéficier d'une immunité

Choléra en Haïti: selon Washington, l'ONU devrait bénéficier d'une immunité

Washington estime que les Nations unies, accusées d'être responsables de l'épidémie de choléra apparue en Haïti en 2010 et visées par une plainte déposée devant un tribunal new-yorkais, devraient bénéficier d'une immunité, ont déclaré des responsables américains vendredi.

Cinq Haïtiens ont déposé une plainte en nom collectif devant le tribunal fédéral de Manhattan contre l'ONU. Ils accusent des Casques bleus népalais d'avoir introduit la maladie en Haïti, où elle avait disparu depuis 150 ans, après le séisme de janvier 2010. Plus de 670.000 personnes ont souffert de cette épidémie, et plus de 8.300 personnes en sont mortes.

La porte-parole du département d'Etat, Jen Psaki, a indiqué que l'administration américaine avait transmis un avis au tribunal "assurant que les Nations unies, la mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah), le secrétaire général de l'ONU Ban Ki- moon et le secrétaire général adjoint pour les opérations devaient bénéficier d'une immunité dans ce cas".

L'avis, émis par le département de la Justice, devait être transmis avant vendredi au tribunal, qui doit ensuite décider ou non de poursuites.

Mme Psaki a assuré que cela ne voulait pas dire que le gouvernement n'avait pas d'empathie pour les victimes. Mais "les Etats-Unis ont des obligations légales contraignantes définies dans des traités qui leur imposent d'accorder à l'ONU et à ses responsables l'immunité en cas de poursuite judiciaire", a-t-elle expliqué lors d'un point de presse.

La plainte rappelle que 1.075 Casques bleus népalais étaient arrivés entre le 9 et le 16 octobre 2010 en Haïti, dans le cadre d'une rotation de six mois de la Minustah. Ces soldats népalais avaient été entraînés dans les environs de la vallée de Katmandou, où sévissait une violente épidémie de choléra.

Les eaux usées et le mauvais état des installations sanitaires en Haïti ont rapidement propagé la maladie via la rivière de la ville de Mirebelais dans le centre du pays, avec un premier mort le 14 octobre 2010 et 135 durant le premier mois.

La plainte, qui vise l'ONU mais aussi son secrétaire général, la Minustah, et un ancien numéro deux, les accuse de "comportement négligent, dangereux".

L'Institut pour la justice et la démocratie en Haïti, qui a déposé la plainte, a écrit au secrétaire d'Etat John Kerry mardi pour lui demander "de faire tout ce qui est en son pouvoir pour s'assurer que les victimes du choléra en Haïti puissent aller devant la justice".

jkb/are/mdm

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