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Attentats du 11 mars 2004 : personne ne sait qui a eu l'idée, selon le juge du procès

Attentats du 11 mars 2004 : personne ne sait qui a eu l'idée, selon le juge du procès

Les attentats islamistes du 11 mars 2004, qui ont fait 191 morts à Madrid, ont été inspirés par la mouvance Al-Qaïda, mais personne ne saura jamais qui en a eu l'idée, affirme le juge Javier Gomez Bermudez, qui a présidé le procès en 2007.

"Honnêtement, je crois que cet attentat n'a pas été inspiré directement par Al-Qaïda, mais par la mouvance Al-Qaïda", assure le juge dans un entretien publié vendredi par le quotidien El Mundo, à quatre jours du dixième anniversaire des attentats.

"Probablement un jihadiste, qui n'est jamais tombé sous le coup de la justice, a inspiré la façon d'exécuter les attentats. Mais qui ? Nous ne le saurons jamais parce que c'est impossible", ajoute-t-il.

Au matin du 11 mars 2004, dix bombes avaient explosé à Madrid et dans sa banlieue à bord de quatre trains qui rejoignaient la gare d'Atocha, faisant 191 morts et 1.841 blessés.

Alors que le gouvernement de droite de José Maria Aznar désigne le groupe séparatiste basque ETA, avec une obstination qui lui coûtera quelques jours plus tard la défaite aux élections législatives, les attentats sont revendiqués le soir même du 11 mars par un groupe de la mouvance Al-Qaïda.

Le juge Bermudez présidera le procès, en 2007, au cours duquel seront condamnées 21 personnes. Le tribunal prononcera un total de 120.075 ans de prison, répartis pour l'essentiel entre deux accusés Marocains, condamnés chacun à près de 43.000 ans, et un Espagnol, condamné à plus de 34.000 ans.

Un procès en appel l'année suivante confirmera les condamnations de 18 personnes.

"Il ne fait pour moi aucun doute que les attentats ont été inspirés par le jihadisme. De même, je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils n'ont pas été programmés pour coïncider avec les élections" du 14 mars 2004, qui ont porté au pouvoir le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, ajoute le magistrat.

"Des documents le prouvent. La date du 11 mars était décidée bien avant que ne soient convoquées les élections", explique le juge Bermudez, écartant aussi toute possibilité que l'ETA ait pu être mêlé aux attentats, comme certains continuent de le penser en Espagne.

"L'ETA n'a rien à voir avec cet attentat. Ce n'est pas de ma part une intime conviction, mais il y a eu sept rapports d'experts et cinq témoignages cités pendant le procès", ajoute-t-il.

Le juge rappelle que trois mois plus tôt, l'ETA, qui avait coutume de recourir à la méthode des attentats ciblés contre les forces de l'ordre ou des élus, avait placé deux bombes dans un train - programmées toutefois pour exploser trois quarts d'heure après l'arrivée du convoi en gare de Chamartin, à Madrid, le soir de Noël.

"C'est ce qui nous a tous fait penser à l'ETA" le 11 mars, raconte le juge Bermudez.

gr/sg/sym

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