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Travail forcé en temps de guerre: des Chinois poursuivent des firmes japonaises

Travail forcé en temps de guerre: des Chinois poursuivent des firmes japonaises

Des avocats représentant des Chinois forcés de travailler dans des usines japonaises pendant la Deuxième guerre mondiale ont annoncé avoir déposé jeudi une plainte contre le gouvernement nippon et deux entreprises.

La plainte a été enregistrée auprès d'un tribunal de la ville Tangshan dans la province du Hebei (nord), et vise à obtenir au total 1,8 million de yuans (214.000 euros) de dommages et intérêts, a indiqué à l'AFP l'un de ces avocats, Pan Guoping.

Sur les douze plaignants, trois avaient eux-mêmes été contraints au travail forcé lors de l'occupation japonaise de la Chine durant la guerre, tandis que les neuf autres représentent un membre de leur famille aujourd'hui décédé.

Ils exigent également la publication d'excuses dans des médias chinois et japonais, a ajouté M. Pan, désignant les deux entreprises visées par l'appellation très vague "Mitsubishi et Mitsui".

Selon l'agence de presse japonaise Jiji, les deux firmes seraient en fait Mitsubishi Materials Corp. et Nippon Coke & Engineering, anciennement connue sous le nom de Mitsui Mining.

Si le tribunal acceptait le cas, ce serait la première fois que le gouvernement japonais serait impliqué dans une procédure juridique en Chine au sujet des pratiques de travail forcé durant la guerre, a précisé Jiji.

Le Japon, dont les forces armées avaient envahi la Chine à la fin des années 1930, avait forcé des dizaines de milliers de Chinois à travailler dans des usines et mines nippones afin de remédier à la pénurie de main d'oeuvre en plein conflit mondial.

Fin février, un groupe d'une quarantaine de Chinois --dont deux survivants ayant connu le travail forcé-- avait déjà déposé une plainte auprès d'un tribunal pékinois, réclamant également une compensation financière et des excuses publiques.

Le tribunal n'a pas encore décidé s'il acceptait cette plainte, qui vise deux entreprises dont Mitsubishi Materials, a indiqué jeudi à l'AFP un avocat impliqué dans l'affaire.

Les précédentes tentatives de lancer de telles procédures judiciaires en Chine ont jusqu'à présent échoué. De leur côté, les tribunaux japonais ont eux-mêmes rejeté un grand nombre de plaintes similaires.

"Le droit de demander des dommages et intérêts pour les préjudices subis lors de la guerre n'existe plus (pour les citoyens chinois) depuis le Communiqué commun" adopté en 1972 lors de la normalisation des relations entre Pékin et Tokyo en 1972, a déclaré jeudi le secrétaire général du gouvernement japonais Yoshihide Suga.

Dans ce document, le gouvernement chinois reconnaissait "renoncer à demander au Japon des indemnités de guerre, dans l'intérêt de l'amitié entre les peuples des deux pays".

kgo-jug/phv

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