Un texte de Bahador Zabihiyan
Le Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) pense que les réseaux sociaux comme Facebook ou LinkedIn compliquent délibérément les options permettant à leurs utilisateurs de mieux contrôler leur vie privée, selon un document dont Radio-Canada a obtenu copie.
« De manière délibérée, ces options sont plus compliquées à gérer qu'il ne le faut, afin de vous décourager de réduire votre visibilité », peut-on lire dans un document interne en destiné aux employés du SCRS.
L'organisme conseille vivement à tous ses agents de faire preuve de discernement lorsqu'ils utilisent les réseaux sociaux comme Facebook, LinkedIn ou Twitter, en dehors de leurs heures de travail, lit-on dans le document en anglais obtenu grâce à la loi d'accès à l'information. À l'heure des réseaux sociaux, le concept de vie privée n'existe presque plus, dit le SCRS.
« Le modèle économique des compagnies de médias sociaux est basé sur la publicité ciblée et la croissance continue d'un bassin d'utilisateurs qui partagent librement du contenu personnel avec le reste du monde », constate le SCRS.
Un point de vue qui tranche avec celui de Facebook. Sur son site, la compagnie explique au contraire que son interface permet aux utilisateurs de contrôler les informations qu'ils partagent avec leurs amis, grâce à des « outils simples et puissants ».
Le SCRS appelle ses agents à se familiariser avec les options leur permettant de contrôler les informations qu'ils partagent, peut-on lire dans le document rédigé en novembre 2013. Et s'ils n'y arrivent pas, le SCRS propose à ses employés d'effacer leurs comptes sur les réseaux sociaux, et de « redécouvrir les bons vieux plaisirs » consistant à rencontrer leurs amis et leurs familles dans la vraie vie.
Plusieurs organismes à travers le monde ont déjà critiqué Facebook ces dernières années, notamment le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada ou la Electronic Frontier Fondation, aux États-Unis.