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Inversion de l'oléoduc d'Enbridge: décision de l'Office national de l'énergie jeudi

L'Office national de l'énergie rend sa décision sur l'inversion de l'oléoduc d'Enbridge jeudi
An Enbridge Inc. oil tank stands at the Hardisty tank farm in Hardisty, Alberta, Canada, on Saturday, Dec. 7, 2013. Canadian heavy crude reached its strongest level in more than two months on the spot market as a pipeline connection to the U.S. Gulf Coast began filling with crude ahead of its startup next month. Photographer: Brett Gundlock/Bloomberg via Getty Images
Bloomberg via Getty Images
An Enbridge Inc. oil tank stands at the Hardisty tank farm in Hardisty, Alberta, Canada, on Saturday, Dec. 7, 2013. Canadian heavy crude reached its strongest level in more than two months on the spot market as a pipeline connection to the U.S. Gulf Coast began filling with crude ahead of its startup next month. Photographer: Brett Gundlock/Bloomberg via Getty Images

MONTRÉAL - L'oléoduc de la Ligne 9B d'Enbridge (TSX:ENB) pourra finalement approvisionner les raffineries du Québec et de l'Ontario avec du pétrole provenant des sables bitumineux de l'Alberta.

L'Office national de l'énergie (ONE) a donné jeudi le feu vert au controversé projet de la société pétrolière visant à inverser le flux de son oléoduc entre North Westover, en Ontario, et Montréal, en imposant toutefois une série de conditions.

Dans sa décision, qui est le fruit d'un long processus, l'ONE oblige notamment Enbridge à mener des activités de vérification de l'intégrité de son pipeline, construit en 1975, ainsi qu'à poursuivre des consultations en permanence.

«Les conditions rattachées à l’approbation de la demande renforceront les mesures actuelles et futures liées à l’intégrité et à la sécurité du pipeline ainsi qu’à la protection de l’environnement auxquelles la canalisation 9 est déjà soumise», écrit l'Office.

La société pétrolière albertaine pourra ainsi acheminer vers les raffineries du Québec et de l'Ontario quotidiennement entre 240 000 et 300 000 barils de pétrole en provenance des sables bitumineux.

«La décision (...) procure des avantages à la population canadienne, écrit l'ONE. Elle permet également la mise en oeuvre du projet d’une manière sécuritaire et écologique.»

L'Office refuse toutefois d'exempter l'entreprise d'une autorisation sur la mise en service, sans donner plus de détails sur cet aspect de sa décision.

Le président et chef de la direction d'Enbridge, Al Monaco, a réitéré que la concrétisation de ce projet permettra de protéger de nombreux emplois du secteur pétrochimique, particulièrement au Québec.

«Acheminer un nouvel approvisionnement en pétrole, plus fiable et à prix concurrentiel, pour répondre aux besoins des raffineries québécoises, protégera plus de 4000 emplois et renforcera l'économie», a-t-il souligné, par voie de communiqué.

M. Monaco a également indiqué que son entreprise allait continuer à discuter avec les différents intervenants qui se sont manifestés lors d'audiences sur le projet.

«Ce n'est pas pour nous la fin du processus, expliqué le pdg d'Enbridge. Nous attendons de poursuivre nos efforts pour bâtir un climat de confiance dans ces communautés et de poursuivre la discussion sur comment rendre un pipeline déjà sécuritaire et performant encore plus sûr.»

Le ministre fédéral des Ressources naturelles, Joe Oliver, a également salué la décision de l'ONE, particulièrement pour les raffineries de Montréal (Suncor) et de Québec (Ultramar).

«Nous protégeons d'excellents emplois spécialisés au Québec et nous ouvrons des perspectives commerciales aux producteurs de pétrole de l'Ouest canadien, a-t-il affirmé. En remplaçant le brut étranger par du brut canadien, l'inversion dynamisera les secteurs du raffinage et de la pétrochimie au Québec.»

De leur côté, les opposants au projet ont réitéré leurs craintes quant à la décision d'Enbridge de se servir d'un oléoduc aux infrastructures vieillissantes pour transporter un brut plus lourd et, selon eux, plus corrosif, ce qui augmenterait les chances d'une rupture.

Le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, s'est montré particulièrement déçu de la série de conditions imposées à Enbridge par l'Office.

«C'est un vieux pipeline de 40 ans qu'on inverse, qui transportera davantage de pétrole en plus de passer dans la cour arrière de citoyens, a-t-il expliqué. On va avoir du pétrole de schiste, comme à Mégantic, extrêmement explosif.»

S'ils déplorent la décision de l'ONE, les opposants ne sont toutefois pas surpris, notamment en raison de l'appui des gouvernements provinciaux et fédéral au projet.

«Le gouvernement du Québec aurait pu, par des tracasseries administratives, bloquer le projet, a commenté le coporte-parole de Québec solidaire, Amir Khadir. Malheureusement, le Parti québécois a enfoncé le Québec sous la pression des lobbyistes.»

L'oléoduc 9B, qui s'étend sur 639 kilomètres, avait à l'origine transporté du pétrole entre les villes de Sarnia, en Ontario, et Montréal, avant d'être inversé à la fin des années 1990 pour répondre à la demande du marché.

En 2012, Enbridge avait obtenu l'autorisation d'inverser le flux sur la section de l'oléoduc qui s'étendait entre Sarnia et North Westover.

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