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Arabie: aveux télévisés d'un jihadiste repenti de retour de Syrie

Arabie: aveux télévisés d'un jihadiste repenti de retour de Syrie

La télévision officielle saoudienne a diffusé pour la première fois mercredi soir les "aveux" d'un jihadiste repenti rentré de Syrie selon lequel les groupes extrémistes sont plus occupés à s'entretuer qu'à combattre le régime de Bachar Al-Assad.

"La situation en Syrie n'est pas comme le dépeignent les médias. Il n'y a pas de jihad (guerre sainte)", a déclaré Sleiman Saoud Al-Soubaihi, 25 ans, qui combattait dans les rangs de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), le groupe jihadiste le plus radical en Syrie.

"Le plus étonnant, c'est que des Saoudiens tuent des Saoudiens dans les combats entre l'EIIL et al-Nosra. Ils s'entretuent au lieu de combattre les forces du régime", a-t-il dit.

Les combats entre d'une part la branche officielle d'Al-Qaïda, le Front al-Nosra, et les autres groupes rebelles, et d'autre part l'EIIL ont causé la mort de 3.300 personnes depuis début janvier, selon une ONG syrienne.

L'EIIL est haï par les rebelles à cause de ses méthodes brutales à l'encontre des civils et son refus de coopérer avec les autres groupes dans la lutte contre le régime.

Le jeune homme a indiqué avoir décidé de rejoindre la rébellion après avoir été bouleversé par la mort en Syrie de son frère, un jihadiste, et vu "les images des enfants syriens tués".

"Je me suis rendu au Qatar, d'où j'ai gagné la Turquie", avant de traverser la frontière avec un passeur, a-t-il dit. Selon ses dires, il voulait rejoindre al-Nosra mais lorsqu'il est arrivé en Syrie, on lui a dit qu'il faisait partie de l'EIIL.

Il a affirmé avoir décidé de quitter le groupe après avoir réalisé que son compte Twitter (bien suivi en Arabie) était utilisé à son insu pour diffuser des "messages d'incitation" à la violence contre les dirigeants saoudiens.

Il a indiqué avoir fui en Turquie puis regagné l'Arabie saoudite où il est actuellement détenu.

Le nombre de Saoudiens combattant dans les rangs des jihadistes en Syrie n'est pas connu, mais il est évalué à plusieurs centaines.

Les autorités ont annoncé début février que tout Saoudien participant à des combats à l'étranger et faisant partie de "groupes terroristes" serait passible de peines allant de trois à 20 ans de prison.

L'implication de Saoudiens dans des groupes jihadistes fait craindre à Ryad la répétition, à leur retour, des attaques meurtrières menées entre 2003 et 2006 par Al-Qaïda dans le royaume.

aa/at/vl

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