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Alberta : un budget « équilibré », mais aussi des emprunts

Alberta : un budget « équilibré », mais aussi des emprunts

Un texte de Jean-Marie Yambayamba

Le gouvernement Redford a annoncé pour 2014-2015 un budget qu'il dit « équilibré », le premier en Alberta depuis six ans, tout en indiquant qu'il continuera d'emprunter de l'argent pour réaliser des projets d'infrastructures.

Avec des revenus estimés à 43,1 milliards de dollars et des dépenses estimées à 40,4 milliards, la province prédit un surplus de 2,6 milliards. En tenant compte des obligations liées notamment au fonds du patrimoine, au compte de contingence et aux emprunts, le surplus baisse à 1,1 milliard.

Le gouvernement dépensera par ailleurs 6,6 milliards de dollars, dont un emprunt de 4,9 milliards, pour les infrastructures en 2014-2015. Ces dépenses devraient atteindre 19,2 milliards de dollars au cours des trois prochaines années.

L'argent qui servira à doubler 258 kilomètres de routes et à réparer 2500 km d'autres routes viendra surtout des emprunts et seulement 4,3 milliards du compte provincial de contingence.

Plan de remboursement et dette critiqués

Le gouvernement assure avoir un plan qui permettra de mettre de l'argent de côté pour payer les intérêts et les dettes. « La loi limite à 3 % de nos revenus ce que nous pouvons utiliser pour le service de la dette. Par ailleurs, même si l'Alberta emprunte de l'argent, elle a des fonds qui dépassent ces emprunts. Par ailleurs, nous empruntons dans un contexte où les taux d'intérêt sont bas », souligne Doug Horner.

L'opposition ne voit pas les choses de la même façon. Le chef libéral estime que le budget du gouvernement Redford repose excessivement sur la dette. « Ce n'est pas le moment de s'endetter », a-t-il dit aux journalistes.

Pour le Parti Wildrose, les conservateurs provinciaux ont montré qu'ils continuent d'enfoncer l'Alberta dans les dettes.

Le budget 2014 montre aussi que la dette totale des contribuables albertains atteindra 21 milliards de dollars en 2016 », soutient le Parti Wildrose dans un communiqué.

L'opposition officielle estime également à 8,6 % la hausse des dépenses du gouvernement par rapport à 2013. Selon le député Rob Anderson, il faudra 220 ans à la province pour éliminer sa dette, si elle se contente de rembourser ses emprunts au rythme de 100 millions de dollars par an comme prévu dans le nouveau budget.

Un budget centré sur la croissance

Tout en affichant un optimisme prudent, le ministre Horner souligne que l'équilibre budgétaire est de retour et que le gouvernement réalise sa promesse d'aider les familles et les communautés tout en construisant une province en forte croissance.

La province s'attend à des surplus au cours des trois prochaines années, une situation qui contraste avec 2013, quand le gouvernement avait anticipé un manque à gagner de plus de 6 milliards de dollars.

Le ministre des Finances affirme que la nouvelle embellie vient en partie du maintien de l'augmentation des dépenses à 3,7 %, soit moins que la somme des taux de l'inflation et de la croissance démographique. « Ce n'était pas facile, puisqu'au cours des 10 dernières années, la hausse moyenne des dépenses a été de 7,3 % », explique-t-il.

Les finances en bonne santé résultent aussi des prix élevés du pétrole, de la faiblesse du dollar canadien et de l'augmentation de la population qui génère davantage de revenus d'impôt. L'Alberta, qui a dépassé 4 millions d'habitants l'été dernier, a accueilli 105 000 nouvelles personnes en 2013 et en attend 115 000 autres en 2014.

« L'Alberta est la province qui connaît la croissance la plus rapide au pays et nous ne pouvons pas nous arrêter de construire », affirme la première ministre dans un communiqué.

De son côté, le ministre des Finances a rappelé que le 101e budget provincial qu'il a eu l'honneur de présenter montre que l'Alberta fait mieux que le Canada et les États-Unis.

Pour ne donner qu'un exemple, il note que depuis douze mois la province a créé près de 70 000 emplois représentant la moitié des emplois créés au Canada pendant cette période. Le taux de chômage a retrouvé son niveau de 2012, soit 4,6 %, alors que la moyenne nationale est de 7,1 %.

Budget « conservateur »

Le budget, que la province qualifie de « conservateur et de limité à ses moyens », n'institue ni nouvelle taxe ni augmentation des taxes existantes. Il ajoute par contre 1,1 milliard de dollars au financement de 24 projets de cliniques familiales, 155 projets en éducation primaire et secondaire, 7 projets en éducation postsecondaire ainsi que des services à la personne. La plupart de ces projets ont déjà été annoncés.

La province ajoute par ailleurs deux nouveaux fonds de dotation au fonds du patrimoine de l'Alberta. L'un, appelé Alberta Future Fund, offrira un financement flexible pour des initiatives stratégiques des Albertains et de l'économie albertaine à long terme. Le second fonds de dotation est un fonds des bourses du patrimoine (Heritage Scholarship Fund) qui aidera les étudiants à explorer de nouvelles chances dans les métiers.

Le gouvernement renouvelle d'autre part son engagement pour faire approuver les projets de pipelines, dont Keystone XL et le pipeline Est qui a franchi une étape jeudi. Son nouveau budget prévoit également des fonds pour mousser les relations internationales, l'aide aux agriculteurs et l'innovation dans leur secteur ainsi que les relations avec les Premières Nations et les Métis.

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