Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Luis Guillermo Solis: l'espoir de changement du Costa Rica

Luis Guillermo Solis: l'espoir de changement du Costa Rica

Luis Guillermo Solis, qui se retrouve mercredi seul candidat du deuxième tour de la présidentielle au Costa Rica après le désistement de son adversaire, est un universitaire incarnant un nouveau modèle de politicien dans un pays gouverné par la droite traditionnelle depuis un demi-siècle.

Après avoir passé plusieurs mois dans l'anonymat des sondages, cet historien et politologue affable de 55 ans au cheveu rare a connu une ascension météorique avant le premier tour après avoir déjoué tous les pronostics lors de la convention de son Parti action citoyenne (PAC), qui l'avait investi au terme de trois semaines de débats.

Mercredi, le désistement du candidat du parti au pouvoir Johnny Araya consacre son élection de facto et sonne le glas de la domination politique du Parti Libération nationale (PLN, au pouvoir) et du Parti unité sociale chrétienne (PUSC, conservateur), installés à la tête du pays depuis les années 1960.

Pourtant, son parcours relève davantage du domaine universitaire que du politique. Détenteur d'une licence d'histoire de l'Université du Costa Rica (UCR) et d'une maîtrise de Sciences politiques et sociologie de l'Université de Tulane (États-Unis), il s'est distingué comme chercheur pour la célèbre Faculté latino-américaine de sciences sociales (FLACSO) et directeur de programme d'études politiques centre-américaines de l'UCR.

Mais en parallèle, ce fils d'un petit industriel de la chaussure et d'une enseignante n'a jamais cessé de militer, d'abord pour le PLN, dont il a été secrétaire général au début des années 2000, et depuis près de neuf ans au sein du PAC.

Entre 1986 et 1990, il fut chef de cabinet au ministère des Affaires étrangères, oeuvrant à la conception et la promotion du Plan de paix pour l'Amérique centrale, qui valut le prix Nobel de la paix 1987 à l'ex-président Oscar Arias Sanchez.

En 2005, M. Solis quitte le PLN, lassé dit-il alors de la corruption qui gangrène les rangs d'un parti qu'il juge en outre coupable d'avoir abandonné la social-démocratie au profit du néolibéralisme.

"Un parti peut perdre le cap, mais pas son âme", clamait-il à l'époque, avant de rejoindre le PAC.

En ligne avec ce coup d'éclat, M. Solis s'est posé pendant la campagne comme le champion de la lutte contre la corruption et du combat pour la justice sociale, surfant sur le bilan désastreux de la présidente sortante Laura Chinchilla (PLN), marqué par des scandales de corruption et une mauvaise gestion.

Éducation, sécurité sociale, retraites et soutien à la production nationale sont les thèmes favoris de ce féru de littérature présenté par ses proches comme attentif aux autres et pédagogue.

"L'éducation publique de qualité, l'existence d'un système de sécurité sociale qui garantit de bons services de santé et un régime de retraite solide (...) sont des tâches de premier ordre", a-t-il récemment déclaré à l'AFP.

Mercredi, un sondage accordait 64,4% d'intentions de vote au centriste contre seulement 20,9% à M. Araya, précipitant le désistement de celui-ci.

En vertu de la constitution, le second tour doit quand-même se tenir comme prévu le 6 avril, mais la victoire de M. Solis est déjà assurée.

Marié en secondes noces à une Espagnole, il est père de 6 enfants.

bur-ag/ai

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.