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L'UE veut moraliser le commerce des "minerais du sang"

L'UE veut moraliser le commerce des "minerais du sang"

La Commission européenne a annoncé mercredi des mesures destinées à responsabiliser les entreprises, notamment dans l'électronique, qui importent des minerais provenant des zones de conflit, essentiellement en Afrique centrale.

"Nous sommes décidés à empêcher que le commerce international de minerais ne contribue à l'escalade ou à la persistance de conflits", ont déclaré la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et le commissaire au Commerce, Karel De Gucht, à l'initiative de la proposition législative, qui est jugée insuffisante par des ONG.

Le mécanisme, premier du genre pour l'UE, concerne toutes les entreprises importatrices de quatre minerais bruts ou transformés -le tantale, l'étain, le tungstène et l'or- très utilisés dans la fabrication des ordinateurs, des téléphones et des télévisions.

Il leur propose un système de certification volontaire servant à démontrer que les minerais qu'elles importent n'ont pas été vendus au bénéfice de groupes armés ou de milices pour financer leurs activités.

L'UE, qui compte plus de 400 importateurs de ces minerais, "se propose de publier chaque année une liste des +fonderies et des affineries responsables+" afin de garantir "des chaînes d'approvisionnement +propres+", précise la Commission dans un communiqué.

Les quatre minerais concernés sont parfois baptisés les "minerais de sang" car leur trafic juteux nourrit de nombreux conflits locaux depuis une vingtaine d'années, en particulier en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs en Afrique centrale, très riches en ressources naturelles.

Ces conflits ont fait des millions de morts et affectent durablement le développement économique de ces pays.

L'initiative de la Commission est l'objet de débat, avec une forte implication d'ONG et de lobbies industriels, depuis 2010, date à laquelle les Etats-Unis ont adopté le Dott Frank Act, qui impose aux entreprises américaines de contrôler l'origine des minerais provenant d'Afrique centrale.

Plusieurs ONG, dont CCFD-Terre solidaire et Amnesty International, ont regretté que les propositions de la Commission ne soient "pas suffisamment strictes", estimant qu'elles n'auront "probablement pas d'impact significatif sur les méthodes d'approvisionnement de la plupart des entreprises européennes".

"La Commission a manqué l'opportunité de proposer une législation qui aurait véritablement aidé des millions de personnes dans les pays ravagés par la guerre", a déclaré Chantal Daniels, de Christian Aid.

La proposition de la Commission devrait entrer en vigueur en 2015 au plus tôt, après son adoption par le Parlement européen et le Conseil, qui représente les Etats.

jri/jlb/abk

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