Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'Inde votera dès le 7 avril, les nationalistes hindous favoris

L'Inde votera dès le 7 avril, les nationalistes hindous favoris

L'Inde, la plus grande démocratie du monde, a convoqué mercredi des législatives à partir du 7 avril, élections auxquelles le dirigeant nationaliste hindou, Narendra Modi, se présente en favori sur un programme de relance économique.

Le scrutin se déroulera en neuf étapes jusqu'au 12 mai pour permettre aux électeurs de déposer leur bulletin dans l'un des 930.000 bureaux de vote du pays, des contreforts himalayens au sud tropical, a annoncé la Commission électorale.

Pas moins de 814 millions de personnes sont appelées aux urnes, soit 100 millions de plus qu'en 2009. Les résultats seront proclamés le 16 mai.

Le président de la commission, V.S Sampath, a appelé partis et candidats à respecter "les valeurs de la démocratie et de la pluralité" durant la campagne en garantissant "des discours politique répondant aux plus hautes exigences".

A un mois de l'échéance, le scrutin semble devoir se résumer à un duel entre le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP - opposition), dirigé par Modi, et le parti du Congrès dont la campagne sera orchestrée par Rahul Gandhi, arrière-petit-fils de Nehru et fils de l'actuelle présidente du parti, Sonia.

Le BJP semble pratiquement assuré de battre le Congrès, aux affaires depuis près de dix ans, qui paye les affaires de corruption, son incapacité à résorber la pauvreté et à dynamiser la croissance qui plafonne à moins de 5%, après des années à plus de 8%.

Dans un éditorial, le Hindustan Times dressait mercredi un bilan très critique de l'action du Premier ministre sortant Manmohan Singh, 81 ans.

Aux affaires pendant deux mandatures pleines, la coalition parlementaire emmenée par le Congrès n'a "qu'à moitié" rempli son contrat, estimait le journal.

"Alors que les accusations de corruption plombaient le gouvernment, il a attendu le dernier moment pour présenter des lois anti-corruption impérieuses" au vote des députés, et "échoué" à les faire adopter, soulignait encore le Hindustan Times.

Modi, 63 ans, un ancien vendeur de thé et ministre principal de l'Etat du Gujarat, a pour lui la vitalité économique de son Etat et les implantations d'entreprises étrangères, General Motors ayant une usine dans le Gujarat tandis que Ford devrait suivre.

Personnage controversé, Modi ne laisse pas d'inquiéter les modérés après sa mise en cause dans les émeutes religieuses de 2002, lors desquelles plus de 1.000 personnes, essentiellement des musulmans, avaient trouvé la mort dans le Gujarat peu après son arrivée au pouvoir.

Il nie toute responsabilité dans ces émeutes et n'a pas été poursuivi en justice mais l'un de ses anciens ministres a été condamné à la perpétuité pour la mort de 97 musulmans.

Pressenti pour occuper un jour le poste de Premier ministre, son rival, Rahul Gandhi, jeune et discret quadragénaire (43 ans) qui a longtemps semblé se dérober à son destin politique, conduira pour la première fois une campagne nationale au nom du Congrès.

Toutefois Rahul n'est pas le candidat officiel du parti au poste de Premier ministre, sa mère ayant souhaité le préserver d'une possible débâcle électorale.

Quel que soit le vainqueur des législatives -- les enquêtes d'opinion en Inde sont notoirement peu fiables --, il devra nécessairement former une coalition avec des partis régionaux, aucun parti n'ayant remporté, seul, une majorité parlementaire depuis 1989.

Cette figure imposée de la vie politique indienne devrait faire obstacle à la volonté de Modi de dérouler un programme "Hindutva", conforme à son corpus hindou nationaliste, à l'échelle du pays.

Les Etats-Unis, qui avaient coupé tout lien après les émeutes de 2002, viennent indirectement de jeter une pierre dans le jardin du parti du Congrès en normalisant leurs relations avec Modi, reçu le mois dernier par l'ambassadeur américain à New Delhi.

Une autre formation, le jeune parti anti-corruption indien Aam Aadmi (parti de "l'homme commun", AAP), nourrit de hautes ambitions dans ces élections après avoir mis en déroute la ministre en chef de New Delhi, Sheila Dikshit (parti du Congrès) lors d'élections locales en décembre.

Créé par un ancien agent des impôts, Arvind Kejriwal, l'AAP joue sur une corde sensible en Inde, classée au 94ème rang sur 177 pays au classement international 2013 du degré de perception de corruption.

adp-co/gab/fmp/ml

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.