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Elections en Inde: l'ancien vendeur de thé face à l'héritier

Elections en Inde: l'ancien vendeur de thé face à l'héritier

L'un vendait du thé lorsqu'il était enfant, l'autre est l'héritier de la plus célèbre dynastie politique de l'Inde. Dans ce pays qui reste très inégalitaire, l'élection convoquée à partir du 7 avril oppose deux hommes issus des extrêmes de l'échiquier social.

Narendra Modi, leader du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP), est donné favori pour accéder au poste de Premier ministre, au terme des élections législatives dont le calendrier a été annoncé mercredi.

Modi est né il y a 63 ans au sein d'une des castes les plus basses de la hiérarchie sociale de l'Inde, dans un petit village de l'Etat du Gujarat (ouest) où son père tenait un modeste stand de vendeur de thé.

Face à lui, Rahul Gandhi, 43 ans, descendant de Jawaharlal Nehru, premier Premier ministre de la nation indienne après l'indépendance obtenue en 1947. Sa grand-mère Indira et son père Rajiv dirigeront eux aussi le pays, avant de mourir tout deux assassinés (elle en 1984 et lui en 1991).

Sa mère, Sonia, d'origine italienne, préside le parti du Congrès (centre gauche), au pouvoir depuis dix ans mais à l'étoile pâlissante en raison de plusieurs scandales de corruption et d'une économie fléchissante.

Modi, arrivé à la tête de l'Etat du Gujarat après avoir démarré tout en bas de l'échelle politique, ne cherche pas à cacher le peu de considération qu'il a pour les Gandhis.

Le sexagénaire qualifie son opposant de "shehzada" (prince) et ironise souvent sur le manque d'expérience politique du jeune Rahul.

Bien que populaire auprès des castes les plus hautes et des milieux d'affaires (deux groupes qui le plus souvent se recoupent), le chef du Gujarat aime à rappeler ses origines humbles, afin de séduire les électeurs des régions rurales, qui représentent encore la majorité de la population.

"Rahul Gandhi a honte de devoir livrer bataille à un vendeur de thé!", lançait-il en janvier lors d'un meeting, en référence à son enfance lorsqu'il aidait son père, près d'une voie de chemin de fer.

Son principal handicap? Le rôle qu'il a tenu lors d'émeutes religieuses sanglantes de 2002, qui ont fait plus de 1.000 morts, essentiellement des musulmans.

Il n'a jamais été incriminé par la justice mais il lui est reproché de ne pas avoir sû mettre fin au carnage et son image de nationaliste hindou suscite la méfiance.

Rahul Gandhi, qualifié de "sans consistance" en 2007 dans un câble de diplomates américains révélé par WikiLeaks, est membre du Parlement mais il n'a jamais occupé le moindre poste dans un gouvernement.

Sa réticence apparente à marcher dans les pas de ses illustres ascendants ont fait douter les observateurs sur ses intentions. Il assume cependant de plus en plus de responsabilités au sein du parti du Congrès et mène la campagne depuis début 2014.

Si le Congrès l'emportait, il serait très certainement désigné comme Premier ministre.

Un des rares points communs entre les deux hommes est leur statut marital: ils sont tous deux célibataires, malgré la tradition indienne de se marier, jeune le plus souvent.

Modi aurait été marié enfant mais le renouvellement des voeux, à l'âge adulte, n'a pas eu lieu. Gandhi est un célibataire discret et élégant, dont la vie privée est strictement protégée par son entourage.

La campagne compte nombre de dirigeants régionaux souvent populistes, dont les députés sympathisants seront courtisés par Modi et Gandhi afin de former une coalition.

adp/tha/fmp/gab/ml

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