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Réunion internationale sur le Liban mercredi à Paris, avec Russie et Occident

Réunion internationale sur le Liban mercredi à Paris, avec Russie et Occident

Les ministres des Affaires étrangères du Groupe international de soutien (GIS) au Liban se réunissent mercredi à Paris, avec un premier face-à-face Occident-Russie depuis la prise de contrôle russe ce week-end de la Crimée ukrainienne.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov va se retrouver en présence de ses homologues américain John Kerry, français Laurent Fabius, britannique William Hague ou allemand Frank-Walter Steinmeier. Ces derniers ont tous dénoncé depuis samedi la violation par la Russie du droit international avec la mise sous tutelle russe de la Crimée.

Près de six mois après sa création, le GIS fera le point sur la mobilisation internationale pour assurer la stabilité du Liban menacé par la guerre dans la Syrie voisine et confronté à près d'un million de réfugiés syriens.

Le renforcement des forces armées libanaises, le soutien à l'économie via un Fonds créé par la Banque mondiale et l'aide aux réfugiés seront abordés. Etabli à l'initiative des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie), le Groupe comprend des représentants de la Ligue arabe et de l'Union européenne et a été élargi à d'autres pays comme l'Espagne, l'Allemagne ou l'Italie.

Bien que non membre du GIS, l'Arabie saoudite a été invitée mercredi en raison de son soutien particulier au Liban. Ce pays s'était engagé fin décembre à octroyer trois milliards de dollars à l'armée libanaise afin que celle-ci, dotée de matériels vieillissants et insuffisants, puissent se procurer des armes françaises.

Paris a ainsi livré en août des missiles anti-char à guidage optique HOT mais peu de détails ont filtré sur ces fournitures. "L'engagement de la France avec l'Arabie saoudite est très clair: nous ferons ce que nous devons faire sur la base des demandes de l'armée libanaise", souligne un diplomate français sous couvert d'anonymat. Cette armée a préparé un plan d'équipement et de développement sur cinq ans et évalué ses besoins à 4,6 milliards de dollars, selon une source libanaise.

Pour soutenir l'économie du Liban, affectée par la crise syrienne en particulier dans le secteur du tourisme, la Banque mondiale pourrait annoncer que le Fonds qu'elle a mis en place est opérationnel avec des contributions de l'ordre de 50 millions de dollars. "Les contributions arrivent mais des étapes administratives restent à franchir", selon le Quai d'Orsay. L'argent servira à financer des projets en faveur de la lutte contre la pauvreté et dans l'éducation, notamment pour la scolarisation des enfants syriens réfugiés au Liban.

Le soutien de la Banque mondiale s'ajoute aux aides bilatérales des Etats et de l'Union européenne. Quelque 720 millions de dollars de prêts pour le développement, la construction d'écoles, le traitement de l'eau, déjà signés, sont en attente d'une ratification par le Parlement libanais. L'annonce mi-février d'un gouvernement rassemblant les différentes tendances politiques libanaises, après dix mois de blocage, nourrit l'espoir de la communauté internationale de voir enfin la vie politique relancée et des projets d'aide internationale débloqués.

La réunion du GIS à Paris s'ouvre donc dans un contexte de politique intérieure plus favorable. Elle devrait apporter son plein soutien au nouveau gouvernement et exprimer son souhait de voir se dérouler l'élection présidentielle dans les délais prévus, soit entre le 25 mars et le 25 mai.

Elle pourrait aussi permettre à certains Etats de renforcer leur mobilisation en faveur des réfugiés syriens au Liban avec des programmes de réinstallation de ceux-ci dans ces pays. C'est déjà le cas de l'Allemagne, de la France, de la Suède, de l'Espagne ou de la Finlande. Avec quatre millions d'habitants, le Liban accueille près d'un million de réfugiés syriens, arrivés progressivement depuis le début du conflit en Syrie il y a trois ans, et il fait face à "un flux constant de quelque 15.000 Syriens qui continuent d'arriver chaque semaine", indique un diplomate.

L'aide directe aux réfugiés a fait l'objet d'une conférence des donateurs au Koweit à la mi-janvier qui avait obtenu des promesses d'aides de 2,4 milliards de dollars.

Le Liban sera représenté à Paris par son président Michel Sleimane, accompagné de trois ministres. Parmi les participants figurent aussi le vice-secrétaire général de l'ONU, Ian Eliasson, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil El-Arabi.

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