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La Liban doit surmonter son "amnésie" de la guerre civile (ONG)

La Liban doit surmonter son "amnésie" de la guerre civile (ONG)

L'"amnésie" voulue par l'État libanais concernant la guerre civile, qui a ravagé ce pays durant 15 ans, a laissé les communautés séparées, sans espoir de justice et de réconciliation, a affirmé mardi une ONG.

Le Centre international pour la justice transitionnelle (CIJT) affirme qu'une réelle paix et une véritable réconciliation dans ce Liban multiconfessionnel nécessitent "l'établissement sérieux des responsabilités" pour la violence commise durant la guerre et "une réforme institutionnelle".

"Le Liban n'a fait aucune tentative sérieuse pour se conformer à ses obligations légales internationales et poursuivre ceux qui ont commis de sérieuses violations des droits de l'homme" durant les 24 ans qui ont suivi la fin de la guerre, a affirmé le CIJT dans un rapport rendu public mardi.

L'État s'est montré aussi incapable de combattre "la culture d'impunité qui a imprégné la société libanaise".

La guerre civile libanaise a causé la mort de 150.000 personnes avant que les armes ne se taisent à la suite de l'accord sur le partage des pouvoirs signé à Taëf (Arabie saoudite), mais l'amnistie décrétée en 1991 a bénéficié à tous les seigneurs de la guerre, qui dirigent toujours le pays.

La groupe rappelle que les violations durant la guerre civile se sont traduites par "des déplacements massifs et systématiques de population, des meurtres à grande échelle, des viols, des tortures, des détentions arbitraires et des disparitions forcées".

Les puissances étrangères qui ont également joué un rôle dans la violence, dont Israël et la Syrie, doivent aussi rendre des comptes alors qu'ils continuent à semer des troubles dans ce pays méditerranéen, assure le rapport.

L'accord de Taëf a décrété une amnistie générale. "L'absence de recherche de la vérité et une réforme institutionnelle incomplète ont sapé les perspectives de justice et de réconciliation nationale", ajoute l'ONG.

Plus de 17,000 personnes ont disparu durant la guerre, et malgré les efforts de leurs familles, de la société civile et de certains politiciens, une commission vérité n'a jamais pu être mise sur pied.

"Il est peu probable que les dirigeants politiques actuels, dont certains sont présumés responsables de certaines atrocités, vont établir une commission pour examiner leurs actes", assure l'ONG.

Elle préconise néanmoins "une approche holistique pour créer un processus d'une large justice transitionnelle pour les victimes".

L'ONG a appelé "à une réforme institutionnelle exhaustive, dont un plan visant à éliminer un partage du pouvoir sous une base confessionnelle, qui fut une des causes principales de la guerre civile".

ser/sk/hj

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