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Gaz: l'Europe va aider Kiev à régler sa dette envers Moscou

Gaz: l'Europe va aider Kiev à régler sa dette envers Moscou

L'Union européenne va aider l'Ukraine a régler sa dette gazière vis-à-vis de la Russie et ne doit pas s'inquiéter pour ses propres approvisionnements car Moscou a besoin de son argent, a assuré mardi le commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger.

"Selon nos informations, Naftogaz doit environ 2 milliards de dollars à Gazprom. Nous allons les aider à régler ces impayés", a-t-il annoncé à l'issue d'une réunion des ministres européens de l'Energie.

"Le règlement des factures de gaz dues par l'Ukraine figure en bonne place dans le programme d'aide que la Commission doit approuver mercredi", a assuré M. Oettinger, ajoutant que des financements bilatéraux de certains Etats membre viendraient compléter cette aide.

L'enveloppe d'un milliard de dollars annoncée mardi par les Etats-Unis devrait servir également à régler cette dette.

Au delà, M. Oettinger a expliqué que l'UE et la Russie sont "dans une dépendance mutuelle": "L'Union européenne a besoin du gaz russe et la Russie a besoin de l'argent du gaz pour son économie. Le budget russe en dépend".

Selon lui, la Russie n'a donc aucun intérêt à s'engager dans un conflit gazier avec l'UE en coupant les approvisionnements, surtout à l'approche du printemps.

Gazprom a vendu 133 milliards de m3 de gaz aux pays de l'UE en 2013, soit une hausse de 16,3% par rapport à 2012, selon les données de la Commission et du groupe russe.

Les principaux acheteurs sont l'Allemagne (40 milliards de M3, en hausse de 21% par rapport à 2012), l'Italie (25,3 milliards de m3, +67%) et le Royaume-Uni (12,4 milliards de m3, soit +53%).

Mais une éventuelle rupture des fournitures à l'Ukraine, pays par lequel transitent encore la moitié des achats de l'UE (65 milliards de m3) impose d'aider ce pays à solder ses impayés.

"Les factures non honorées doivent être réglées pour éviter le chaos", a insisté M. Oettinger.

La décision de Gazprom de mettre fin en avril à la ristourne sur le prix du gaz accordée à l'Ukraine va mettre ce pays en difficultés, a-t-il reconnu.

L'Ukraine a toutefois des réserves importantes, estimées à 11,5 milliards de m3, souligne la Commission européenne.

L'UE a pour sa part 40 milliards de m3 dans ses réserves. "Nous stockons depuis mai 2013 et nous pouvons tenir jusqu'à Pâques avec la moitié de nos réserves", a assuré M. Oettinger.

L'Union européenne pourrait même, le cas échéant, fournir du gaz à l'Ukraine car elle s'est dotée d'un système lui permettant d'inverser les flux dans les gazoducs, ce qui avait cruellement manqué lors de la crise de 2009, a-t-il souligné.

"Depuis mars, la Slovaquie peut inverser les flux vers l'Ukraine", a assuré le commissaire.

Les pays européens poursuivent la diversification de leurs sources d'approvisionnements et des routes pour acheminer leurs achats. Si la Russie fournit encore un tiers des besoins, "l'UE achète également en Norvège, en Algérie et en Azerbaïdjan", a encore indiqué le commissaire.

L'UE peut également acheter du gaz liquéfié (GNL), mais il est encore assez couteux, ainsi que du gaz de schiste, a-t-il insisté.

"Le problème avec le gaz, c'est qu'il n'y a pas de marché mondial ni de prix mondial, contrairement au pétrole", a déploré M. Oettinger.

csg/jlb/jeb

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