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Chypre: le Parlement adopte une loi controversée sur les privatisations

Chypre: le Parlement adopte une loi controversée sur les privatisations

Le Parlement chypriote a adopté mardi une loi controversée sur la privatisation des principaux services publics, ouvrant la voie au versement d'une nouvelle tranche d'un prêt international de 10 milliards d'euros obtenu il y a un an par l'île méditerranéenne.

Au bord de la faillite, Chypre avait décroché en mars 2013 un plan de sauvetage international assorti de conditions draconiennes, dont la privatisation des principaux services publics.

Réunis en session extraordinaire, les députés ont approuvé le texte par 30 voix contre 26 et aucune abstention, après qu'une précédente version, soumise jeudi au vote, eut obtenu 25 voix contre, 25 pour et cinq abstentions.

Le gouvernement avait choisi d'amender le texte pour s'assurer une majorité et garantir le versement d'une nouvelle tranche d'aide de 236 millions d'euros prévue par la troïka des bailleurs de fond (Union européenne, Fonds monétaire internationale et Banque centrale européenne) dans le cadre du plan de sauvetage.

La version amendée garantit que les termes des contrats des salariés des compagnies de l'électricité (EAC), des Télécoms (Cyta) et de l'Autorité des Ports seront maintenus après la privatisation de ces trois entreprises.

En dépit de ces garanties, et d'une présence policière renforcée, des centaines de manifestants se sont rassemblés pour la deuxième fois en moins d'une semaine devant le Parlement afin de dénoncer "la mise en vente des richesses nationales".

Les syndicats de Cyta et l'EAC ont par ailleurs observé des grèves mardi durant le vote.

Avant l'adoption du texte mardi, les employés des trois entreprises concernées avaient dit craindre des licenciements alors que le chômage atteint des sommets dans l'île. La Commission européenne prévoit un taux de 19,2% pour 2014, contre 16% pour 2013.

Ils redoutaient par ailleurs que le gouvernement ne vende les entreprises à un trop bas prix.

Il n'y avait pas dans l'immédiat de réactions de leur part à l'adoption de la version amendée, mais des protestations pourraient avoir lieu durant le processus de privatisation.

L'objectif de ce processus, qui doit s'étaler sur deux ans, est de lever un milliard d'euros d'ici la mi-2016, puis 400 millions de plus d'ici 2018, afin de réduire la dette publique.

La première mise en vente concernera la compagnie de télécommunications Cyta, mais pas avant deux ans, puis viendront l'EAC et celle des ports, avait indiqué en décembre le porte-parole du gouvernement, Christos Stylianides.

M. Stylianides a indiqué mardi dans un communiqué que le vote remettait Chypre "au niveau de fiabilité et crédibilité que nous avons perdu l'année dernière, lors de laquelle les Chypriotes ont fait de gros sacrifices".

Le ministre des Finances Haris Georgiades s'est également réjoui du fait que "la décision du Parlement aujourd'hui ouvre la voie à une modernisation et à des réformes".

"Le programme des dénationalisations, en dehors de son caractère obligatoire, est une opportunité pour attirer des investisseurs afin de renforcer notre compétitivité et notre productivité", a-t-il assuré dans un communiqué.

Selon M. Stylianides, le gouvernement conservera des parts dans les sociétés et leurs employés auront également la possibilité d'acheter des parts.

Dans le cadre du plan de sauvetage, hormis les privatisations, l'île a dû liquider l'une de ses principales banques et restructurer la première --faisant perdre aux déposants entre 47,5 et 100% de leurs avoirs au-delà de 100.000 euros--, et s'engager à des coupes budgétaires drastiques.

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