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La charte des valeurs, facteur de cohésion ou de division? (SONDAGE)

La charte, facteur de cohésion ou de division? (SONDAGE)
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Moins d'un anglophone sur cinq croit que la charte des valeurs proposée par le Parti québécois parviendra à améliorer la cohésion sociale au Québec, alors que le double des francophones et des allophones pensent que ce sera le cas.

C'est ce que révèle un autre volet du sondage EKOS commandé par CBC/Radio-Canada.

La charte des valeurs suscite d'intenses discussions depuis le dévoilement de la première mouture, à l'automne 2013. Des personnalités publiques se sont exprimées sur la question et de nombreux groupes ont fait connaître leur position dans le cadre des audiences publiques qui ont commencé en janvier.

Conséquence : les Québécois sont assez bien informés du projet de loi. Selon le sondage, les deux tiers des répondants connaissent bien la charte; c'est le cas de 82 % des anglophones, 71 % des allophones et 63 % des francophones.

Par contre, ils sont très divisés en ce qui concerne son contenu. Alain Mainguy et son épouse Christelle Paré évitent carrément d'aborder le sujet. « Je pense que c'est la première fois que nous ne réussissons pas à trouver un terrain d'entente », dit Christelle Paré.

Quelque 68 % des anglophones et 73 % des allophones sont d'avis que la tension raciale a augmenté au cours de la dernière année, alors que c'est l'opinion de 55 % des francophones.

La communauté musulmane visée?

Les répondants au sondage croient que ce sont surtout les musulmans qui feront les frais du projet de loi. Pour 79 % des anglophones et 74 % des allophones, la charte favorise la montée du sentiment antimusulman, une opinion qui est partagée par 50 % des francophones.

Ils sont également 78 % des anglophones et 80 % des allophones à penser que la charte cible les femmes musulmanes, ce que ne croient que 45 % des francophones.

Les féministes divisées

Le mouvement féministe est lui aussi divisé sur la question. Alors que des organismes comme la Fédération des femmes du Québec accusent la charte de s'attaquer à la liberté individuelle des femmes, d'autres groupes appuient sans réserve le projet d'interdire le voile aux employées de la fonction publique.

Pour 62 % des anglophones et 58 % des allophones, la charte favorise l'exclusion de la femme plutôt que d'encourager l'égalité des sexes. À l'opposé, 56 % des francophones estiment plutôt que c'est le contraire.

Les premiers résultats du sondage, dévoilés la semaine dernière, révélaient que la moitié des anglophones ont songé à quitter le Québec au cours de la dernière année.

À propos de l'enquête

Un total de 2020 résidents du Québec ont été interrogés par téléphone entre le 10 et le 18 février 2014, dans le cadre de cette étude EKOS commandée par CBC/Radio-Canada. La marge d'erreur pour un échantillon de 2020 est de plus ou moins 2,2 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Les personnes interrogées sont :

. 782 anglophones (avec une marge d'erreur de plus ou moins 3,5 points de pourcentage 95 % du temps);

. 1009 francophones (avec une marge d'erreur de plus ou moins 3,1 points de pourcentage 95 % du temps);

. 223 allophones (avec une marge d'erreur de plus ou moins 6,5 points de pourcentage 95 % du temps).

Les anglophones sont les répondants ayant indiqué que leur langue maternelle est l'anglais, et les francophones sont ceux ayant indiqué que leur langue maternelle est le français. Les allophones ont identifié leur langue maternelle comme étant « autre ».

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