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RDC: les femmes francophones appelées à oeuvrer pour la paix

RDC: les femmes francophones appelées à oeuvrer pour la paix

Trois femmes, chef d'Etat ou ministres, ont exhorté lundi les mères et les filles de la Francophonie à oeuvrer pour la paix, principalement en Afrique, où plusieurs pays sont secoués par de graves crises.

"Nous devons tous nous préoccuper des questions qui touchent à la restauration de la paix dans les zones en conflit, et sa consolidation dans les zones post-conflit", a déclaré Geneviève Inagosi, ministre congolaise du Genre, de la Famille et de l'Enfant, à l'ouverture du deuxième Forum mondial des femmes francophones.

"Puisque les femmes sont les premières victimes de situations de crise, quoi de plus normal qu'elles soient associées dans les différents processus de paix", a souligné la ministre, alors que des applaudissements de plusieurs centaines de personnes retentissaient dans le Palais du Peuple, siège du Parlement congolais..

"Les femmes rassemblées dans ce forum vont instaurer un nouveau siècle des lumières. Partout où elles se rendront, elles seront les porteuses des valeurs de justice, d'égalité et de paix", a souligné la ministre française déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui.

"Ensemble, nous pouvons transformer la société. Ensemble, nous avons le pouvoir de faire bouger les lignes, le pouvoir de rapprocher ce qui a été séparé, le pouvoir de réconcilier ce qui a été opposé, le pouvoir de réparer ce qui a été abîmé", a ajouté la ministre, ancienne militante de parents algériens, et initiatrice du forum.

Elle a précisé que son propos s'adressait "particulièrement aux femmes congolaises, aux femmes de l'est", où plusieurs dizaines de groupes armés locaux et étrangers commettent des exactions - dont des viols, parfois massifs - pour des raisons ethniques, économiques ou foncières.

Le deuxième forum des femmes francophones, qui s'achève mardi, a pour thème "Les femmes actrices du développement". L'une des invitées de marque était la présidente de la transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza, assise au côté du président congolais Joseph Kabila, qui a ouvert les assises.

"J'hérite d'un pays au bord du gouffre avec une insécurité généralisée, l'absence de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national, une catastrophe humanitaire sans précédent", a déclaré Mme Samba-Panza, se déclarant déterminée à faire "face à ce défi".

"Nous arriverons au bout de la transition que nous nous sommes fixés, cependant sans un soutien massif et un accompagnement de la communauté internationale [...] l'objectif de la stabilisation du pays et du retour à un ordre constitutionnel dans les délais requis ne pourra être atteint", a-t-elle ajouté.

Entrée en fonction en janvier 2014, Mme Samba-Panza a pour mission de ramener l'ordre dans son pays meurtri par plus d'un an de guerre civile et d'affrontements intercommunautaires afin d'y organiser des élections au plus tard au premier semestre 2015.

"Le peuple que je dirige désormais a compris que seule la femme peut apporter la paix, la cohésion nationale et réunir ceux que la politique a séparés", a souligné Mme Samba-Panza, seule femme présidente de la République de l'espace francophone, dans un tonnerre d'applaudissements.

Le premier Forum mondial des femmes francophones s'était tenu à Paris en mars 2013. Selon Mme Benguigui, 700 personnes avaient alors été réunies, contre "3.000 aujourd'hui à Kinshasa". Certaines participantes portaient un pagne - bleu ou vert - avec le logo du forum et son thème.

Les débats doivent déboucher sur des recommandations devant être présentées au prochain sommet de la Francophonie, prévu pour novembre à Dakar. Les discussions de Kinshasa doivent notamment servir à affirmer et défendre le droit à la scolarisation des filles.

hab/hm

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