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Ouverture du procès Pistorius: une voisine dit avoir entendu des "cris terribles"

Ouverture du procès Pistorius: une voisine dit avoir entendu des "cris terribles"

Le procès du champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius, accusé de l'assassinat de sa petite amie Reeva Steenkamp en février 2013, s'est ouvert lundi à Pretoria avec le témoignage d'une voisine qui dit avoir entendu des "cris terribles de femme" au moment du drame.

Premier témoin appelé à la barre par l'accusation devant un tribunal de Pretoria, Michelle Burger, une jeune femme dont la chambre à coucher se trouve à précisément 177 m de chez Pistorius, a raconté ce qu'elle a entendu au matin de la sanglante Saint-Valentin.

"Juste après trois heures (du matin), j'ai été réveillée par de terribles cris d'une femme. (...) Elle appelait au secours", a-t-elle témoigné, s'exprimant en afrikaans. "J'ai entendu de nouveau des cris. C'était pire qu'avant. Elle était très effrayée. (...) J'ai su que quelque chose de terrible allait arriver."

Elle dit ensuite avoir entendu quatre coups de feu. Ce qui correspond au nombre de coups de feu tirés par Oscar Pistorius sur son amie à travers la porte fermée de ses toilettes.

"Il y a eu une pause plus longue entre le premier coup de feu et le deuxième, qu'entre le deuxième et les troisième et quatrième", a encore témoigné Mme Burger, dont le mari doit aussi déposer ultérieurement.

A l'ouverture de l'audience, le héros des jeux Olympiques de Londres, double amputé qui s'était aligné avec les valides sur 400 mètres, avait plaidé "non coupable", après que le procureur Gerrie Nel l'eut accusé d'avoir "tué illégalement et intentionnellement" sa compagne Reeva Steenkamp.

"Comment plaidez-vous?", lui a demandé la juge Thokozile Masipa.

"Non coupable, Madame", a-t-il répondu d'une voix faible.

Pistorius, 27 ans, a ensuite plaidé non coupable des autres charges retenues contre lui, notamment port et usage d'armes prohibés.

"Je crois que l'accusation n'a aucune base pour prétendre que j'ai voulu tuer Reeva", a affirmé Oscar Pistorius dans une déposition lue par son avocat Kenny Oldwage.

Il affirme que c'est parce qu'il croyait à l'intrusion d'un cambrioleur dans sa luxueuse maison de la banlieue de Pretoria --située dans un lotissement fortifié-- qu'il a saisi son arme pour tirer sur la porte des toilettes, pris de panique.

C'est Reeva Steenkamp, un mannequin de 29 ans, qui s'y trouvait.

"Bien que j'admette avoir infligé les tirs mortels à Reeva, il s'agit d'un accident. (...) Je croyais que Reeva était toujours au lit", a déclaré le sportif lundi.

Avant que le procureur ne reprenne la parole, la défense a également rappelé que l'enquête avait bien mal commencé, la police ayant pris fort peu de précautions en arrivant sur place. "Les lieux du crime ont été contaminés, dérangés et manipulés", a martelé Kenny Oldwage.

Le procureur Gerrie Nel est cependant persuadé que ce crime sans témoins a été prémédité: "L'accusé a tiré sur la victime avec l'intention de tuer", a-t-il insisté.

Des centaines de journalistes, sud-africains et étrangers, sont présents à Pretoria pour couvrir les audiences, qui sont en grande partie retransmises en direct à la télévision. Un bouquet satellitaire a même crée une chaîne spéciale dédiée à l'événement.

Jusqu'au 20 mars, le tribunal devra chercher les éléments de réponse à une question somme toute assez simple: l'athlète sud-africain, amateurs de jolies femmes, de grosses voitures et d'armes à feu, a-t-il assassiné sa compagne de sang-froid, comme le croit l'accusation? Ou l'a-t-il comme il l'affirme abattue par méprise en la prenant pour un cambrioleur?

Si la préméditation est reconnue, il risque une peine incompressible de vingt-cinq ans de prison.

Oscar Pistorius a répété lundi que sa relation avec Reeva Steenkamp était sans nuages. "Elle m'avait donné un cadeau pour la Saint-Valentin mais demandé de ne l'ouvrir que le lendemain", avait-il dit lors des audiences préliminaires.

Le Parquet évoque en revanche de violentes disputes entre les deux jeunes gens.

Durant les presque trois semaines de procès, les experts, balistiques, médicaux et scientifiques devraient avoir la part belle. Ils devront notamment faire parler les téléphones portables des deux protagonistes.

Une équipe d'enquêteurs sud-africains s'est rendue spécialement aux Etats-Unis pour demander l'aide d'Apple et du FBI pour décrypter les informations cachées dans l'iPhone de Pistorius. L'athlète, juste après le meurtre, avait affirmé avoir oublié le mot de passe permettant d'y accéder.

bur-liu/cpb/sba

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