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Darfour: les Casques bleus interdits d'accès à des villages "détruits par le feu"

Darfour: les Casques bleus interdits d'accès à des villages "détruits par le feu"

La mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) a indiqué lundi s'être vu refuser l'accès par les autorités à des localités du Darfour, dans l'ouest du Soudan, où plusieurs villages auraient été "détruits par le feu", selon des témoignages.

La Minuad s'est dit extrêmement préoccupée par la hausse des violences dans l'Etat du Darfour-Sud expliquant qu'elle résultait "de la destruction de plusieurs villages par le feu et du déplacement de nombreux civils aux alentours de Oum Gunya" à une cinquantaine de km de la capitale provinciale, Nyala.

Des témoins ont également fait part de pillages et de civils blessés au cours des derniers jours, selon la force de maintien de la paix.

Dans son communiqué, la Minuad a affirmé que les autorités soudanaises lui avaient refusé l'accès à ces villages en dépit d'un accord avec le gouvernement garantissant la liberté de mouvement aux Casques bleus.

Ces derniers "ont tenté d'accéder aux zones touchées à plusieurs reprises", précise le communiqué.

Selon les informations de la Minuad, plusieurs milliers de personnes auraient été déplacées en raison des dernières violences.

"Mais comme nous n'avons pas accès à ces zones, nous ne pouvons donner de chiffres précis, ni mener à bien notre mission", a déploré Christopher Cycmanick, son porte-parole.

La Minuad est chargée de protéger les civils et d'assurer un accès sécurisé et sans entrave à l'aide humanitaire dans cette région du Soudan en proie à des violences depuis le soulèvement en 2003 de rebelles contre le pouvoir central et les élites arabes.

Des combats sanglants entre des milices arabes qui se disputent la terre, l'eau et les droits miniers, se sont récemment ajouté aux affrontements.

Selon des experts, le gouvernement soudanais ne parvient plus à maîtriser ces tribus, qu'il avait lui-même armées pour lutter contre la rébellion.

Selon des sources locales, "tout indique" que les miliciens d'un groupe appelé "Rapid Support Forces" soient derrière les violences à Oum Gunya.

Ses combattants ont été chassés le mois dernier d'un autre Etat soudanais, le Kordofan-Nord. Ils y avaient "instauré la panique et l'anarchie", a expliqué le gouverneur provincial à l'agence officielle Suna.

Les violences au Darfour ont fait au moins 300.000 morts et près de deux millions de personnes ont été déplacées en 11 ans de conflit, selon l'ONU. Khartoum parle de 10.000 morts.

it/faa/cbo

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