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Nigeria: un attentat faisant au moins 35 morts clôt une semaine sanglante

Nigeria: un attentat faisant au moins 35 morts clôt une semaine sanglante

Un double attentat a fait au moins 35 morts dans la ville de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria où les islamistes de Boko Haram multiplient les violences malgré une offensive de l'armée et l'état d'urgence.

"Nous continuons de compter, pour l'instant nous avons dénombré 35 corps", a déclaré dimanche le chef de la police de l'Etat de Borno, Lawal Tanko, à l'AFP alors qu'un habitant qui a participé aux secours a dit avoir aidé la "police et les soldats à transporter 50 corps à l'hôpital de Sani Abacha".

"Il y avait des hommes, des femmes et des enfants parmi les corps. La panique est telle que le secteur est déserté, la population ayant fui leurs maisons", a ajouté cet habitant qui a requis l'anonymat.

Selon des témoins, les deux explosions se sont succédé samedi soir à quelques minutes d'intervalle dans une région considérée comme le fief de Boko Haram, un groupe considéré comme une organisation terroriste par Washington et qui cherche à instaurer un état islamiste dans le nord à majorité musulmane du Nigeria.

"Nos hommes poursuivent leur travail avec les sauveteurs", a ajouté M. Tanko sans fournir d'autres précisions.

L'attentat n'a pas été immédiatement revendiqué.

Il s'est produit dans le quartier densément peuplé de Gomari, sur la route reliant Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, considérée comme le fief de Boko Haram qui y a été créé en 2009, à Damaturu, capitale de l'Etat voisin de Yobe.

Selon des habitants, les explosifs étaient cachés dans deux vieilles camionnettes abandonnées.

L'un d'eux, Mallam Mohammed Buba, a indiqué que l'explosion avait eu lieu alors que les gens se préparaient à se rendre à la prière du soir.

La deuxième bombe a fait le plus grand nombre de morts et blessés car un grand beaucoup de gens étaient accourus pour secourir les victimes de la première explosion, a-t-il ajouté.

Les extrémistes de Boko Haram multiplient les attaques meurtrières qui sont devenues quasi quotidiennes dans cette région malgré l'imposition de l'état d'urgence et l'offensive de l'armée en cours depuis mai dernier dans les trois Etats de Borno, Yobe et Adamawa.

Le Nigeria est divisé entre un nord à majorité musulmane et un sud majoritairement chrétien, où se trouve sa richesse pétrolière.

L'armée dit également utiliser des avions pour tenter de venir à bout assaillants, en attaquant leurs bases, sans résultat probant.

Vendredi, le porte-parole de l'armée a indiqué que les soldats nigérians avaient tué treize membres présumés de Boko Haram et en avaient arrêté 15 dans le nord-est, au surlendemain d'une attaque attribuée au groupe qui avait tué au moins 37 personnes.

Lundi, des membres présumés de Boko Haram, avaient attaqué le dortoir d'un lycée de Buni Yadi (Etat de Yobe), massacrant 43 personnes.

Le conflit a fait des milliers de victimes au total en quatre ans, lors des raids et attentats sanglants de Boko Haram mais également des opérations de l'armée.

Depuis l'offensive militaire de mai dernier, les violences ont déjà fait quelque 1.500 morts, selon les chiffres de l'ONU et un décompte de l'AFP.

Il a aussi entrainé la fuite de leurs foyers de quelque 300.000 personnes, dont la moitié des enfants, dans le nord-est du Nigeria depuis cette date, selon des chiffres fournis jeudi par les Nations unies.

La présidence nigériane avait qualifié vendredi la lutte contre Boko Haram de "situation de guerre" dans ce riche pays de 170 millions d'habitants.

Premier producteur de pétrole et pays le plus peuplé d'Afrique, le Nigeria est aussi confronté à d'immenses défis tant sur le plan de la sécurité que de la pauvreté et de la corruption.

Jeudi, en visite au Nigeria, le président François Hollande avait assuré ce pays du soutien de la France dans son "combat" contre Boko Haram.

"La guerre s'est internationalisée", a déclarée le lendemain un porte-parole de l'armée nigériane, en référence à la possible présence d'éléments de Boko Haram dans des pays limitrophes du nord du Nigeria, notamment au Cameroun.

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