Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, dénonce l'intervention militaire russe en Ukraine, qu'il compare aux anciennes agressions soviétiques.
Sans exclure l'idée de sanctions futures, M. Baird a rejeté l'idée d'une intervention militaire canadienne en Ukraine, où les troupes russes semblent gagner du terrain.
Par voie de communiqué samedi, il a dénoncé « une violation claire de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine » ainsi que du droit international.
« Cela est inacceptable, et nous la condamnons avec la plus grande fermeté », a-t-il dit, faisant écho aux déclarations du premier ministre canadien Stephen Harper.
Une rhétorique russe « inacceptable »
Fort d'un vote du Kremlin en faveur d'une intervention militaire en Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine, prétend vouloir protéger sa flotte de la mer Noire, basée à Sébastopol, dans la péninsule de Crimée, ainsi que la population russophone de la région.
Pour le ministre Baird, ces affirmations sont « absurdes et ridicules ».
« Il n'a aucun droit d'envahir un autre pays, un pays voisin qui tente d'effectuer la transition vers la liberté et la démocratie », a-t-il déclaré.
M. Baird a aussi expliqué que son sous-ministre avait convoqué l'ambassadeur russe au Canada afin de lui faire part de son mécontentement.
Le Canada pourrait décider d'expulser le diplomate.
Samedi, le gouvernement canadien a déjà rappelé son propre ambassadeur en Russie, en signe de protestation.
Tout comme les États-Unis, le Canada annulera ses préparatifs en vue du sommet du G8 à Sotchi, en Russie. Il a cependant l'intention de participer aux Jeux paralympiques de Sotchi, prévus du 7 au 16 mars.
Mulcair appuie la position du gouvernement
Le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, a dit soutenir la réaction du gouvernement.
« Je crois que le Canada a misé juste en réagissant aussi fortement face aux agissements de la Russie », a-t-il déclaré en conférence de presse.
Selon lui, il est inacceptable de violer la souveraineté de l'Ukraine. Il s'est toutefois prononcé contre l'expulsion de l'ambassadeur russe.
« Compte tenu du fait que nous devons maintenir jusqu'à un certain point la communication, je pense que ce serait une erreur de songer à l'expulser dans le contexte actuel et considérant ce qui se passe en ce moment », a-t-il soutenu.