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Poutine décide de faire intervenir l'armée russe en Ukraine

Poutine décide de faire intervenir l'armée russe en Ukraine

Le président Vladimir Poutine a décidé samedi de faire intervenir l'armée russe en Ukraine, un défi au président Barack Obama qui avait mis en garde Moscou contre toute action militaire dans ce pays.

Le recours à l'armée russe en Ukraine a été approuvé à l'unanimité par le Conseil de la Fédération (sénat) à Moscou, à la suite d'une requête en ce sens présentée par le président Poutine, comme l'exige la Constitution russe.

Le président américain, Barack Obama, avait mis en garde la Russie vendredi contre une intervention militaire en Ukraine, avertissant qu'elle aurait un "coût". Il s'était déclaré "profondément inquiet au sujet d'informations faisant état de mouvements de troupes entrepris par la Russie en Ukraine".

Réunie en session extraordinaire, la chambre haute du Parlement a approuvé la demande du président Poutine d'autoriser "le recours aux forces armées russes sur le territoire de l'Ukraine, jusqu'à la normalisation de la situation politique dans ce pays".

La formule employée laisse clairement entendre que la Russie peut aussi bien utiliser les forces de la Flotte russe de la mer Noire (environ 20.000 hommes), qui se trouvent en Crimée aux termes d'un accord bilatéral signé entre Moscou et Kiev, qu'envoyer d'autres troupes, venant elles de Russie.

Le président Poutine a fait cette demande "en raison de la situation extraordinaire en Ukraine et de la menace pesant sur la vie des citoyens russes, de nos compatriotes, des forces armées russes déployées en Ukraine", selon un communiqué du service de presse du Kremlin.

Vladimir Poutine n'a pas encore pris de décision sur le recours à l'armée russe en Ukraine, a déclaré samedi soir son porte-parole, Dmitri Peskov.

Plus tôt dans la journée, la présidente du conseil de la Fédération, Valentina Matvienko, avait annoncé que la Russie pourrait envoyer des troupes en Crimée, où la population russophone s'oppose aux nouvelles autorités de Kiev.

"Pour répondre à la demande du gouvernement de Crimée, il est possible d'envoyer un contingent limité (de troupes) afin de garantir la sécurité de la flotte de la mer Noire et des citoyens russes qui vivent en Crimée", avait déclaré à la télévision russe Valentina Matvienko, troisième personnage de l'Etat.

L'expression "contingent limité" est la même que celle qu'avaient utilisée en 1979 les dirigeants soviétiques pour intervenir militairement en Afghanistan. Le "contingent limité" s'était élevé alors à quelque 100.000 hommes.

Le nouveau Premier ministre de la république autonome de Crimée, Sergiï Aksionov, élu à huis clos par un Parlement local contrôlé par un commando pro-russe armé, avait lancé samedi un appel au président Poutine pour qu'il aide à restaurer "la paix et le calme" dans la péninsule.

Selon les autorités ukrainiennes de transition, l'opération militaire russe a déjà commencé : Kiev affirme que 2.000 militaires russes ont été aérotransportés sur un aéroport militaire près de Simféropol, capitale de la Crimée.

Pour le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov, la présence des troupes russes constitue "une agression non dissimulée".

"Le Parlement doit demander au commandant en chef des armées de déclarer la mobilisation générale après le début de l'agression russe contre l'Ukraine", a déclaré l'un des principaux responsables politiques ukrainiens, Vitali Klitschko.

La décision de faire intervenir l'armée russe en Ukraine "est une erreur qui ne donnera rien de bon en Ukraine, sans parler des réactions de la communauté internationale ", a estimé le politologue Alexeï Malachenko, du centre Carnegie à Moscou.

"Nous allons voir le prix que les Occidentaux sont prêts à payer pour l'Ukraine", a déclaré sur la radio Echo de Moscou Fiodor Loukianov, du Conseil pour la politique étrangère et de défense à Moscou.

Le Conseil de sécurité de l'ONU devait tenir de nouvelles consultations à huis clos samedi à New York sur la situation en Ukraine et une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne est prévue lundi.

nm/bfi/sym

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