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Honduras : le gouvernement va enquêter sur les morts de l'Aguan

Honduras : le gouvernement va enquêter sur les morts de l'Aguan

Le gouvernement du Honduras a constitué une équipe d'enquêteurs spécialisée afin de faire la lumière sur les meurtres impunis recensés dans la vallée de l'Aguan, une zone en proie à de violents conflits entre petits paysans et grand propriétaires terriens.

Composée de policiers, de militaires et de magistrats, cette unité, qui devrait bientôt s'établir dans la ville de Tocoa, dans la province de Colon (nord), enquêtera dans un premier temps sur 147 homicides commis depuis cinq ans, en majorité des petits paysans locaux ou des activistes.

"Notre objectif est de résoudre ces morts violentes, établir quelles ont été les causes, qui sont les responsables", a indiqué jeudi lors d'une conférence de presse le procureur général du pays, Oscar Chinchilla, en présence du chef de la police, Ramon Sabillon.

"Nous serons ouverts à toutes les hypothèses" pour faire la lumière sur ces homicides, commis dans la vallée de l'Aguan, une région agricole située à 600 kilomètres au nord de Tegucigalpa, dans la province de Colon, théâtre d'un long conflit pour l'accès à la terre.

M. Chinchilla a évoqué plusieurs hypothèses : "Que les grands propriétaires soient liée à la majeure partie des morts (...), qu'il s'agisse de conflits entre paysans eux-même (...) ou que le crime organisé soit impliqué".

"Nous ne pouvons écarter" aucune piste, "nous devons enquêter" pour au final "poursuivre en justice les responsables", a-t-il ajouté.

Le 12 février, le directeur de l'organisation internationale Human Rights Watch (HRW), José Miguel Vivanco, avait estimé que l'impunité régnant dans cette zone était "gravissime".

"Ici, il n'y a aucune enquête, (seulement) l'impunité concernant les homicides et les autres abus", avait-il dénoncé en présentant un rapport sur la situation dans l'Aguan à l'issue d'un an d'observation.

Il avait rappelé que le conflit a débuté en 2009, après l'adoption d'une réforme agraire permettant aux petits paysans de vendre leurs terres plantées de palme africaine à de grands propriétaires malgré l'opposition de communautés locales cultivant leurs terres collectivement.

Plusieurs de ces communautés avaient saisi la justice pour contester la réforme. En représailles, les paysans ont fait l'objet de "coups et d'assassinats", d'intimidation, menaces et violences de la part de vigiles armés recrutés par les grands propriétaires, avait poursuivi M. Vivanco.

Il a également été démontré que les forces de l'ordre envoyées sur place pour rétablir le calme s'étaient livrées à des actes de torture, des déplacements forcés et des détentions arbitraires.

Il a souligné enfin que le gouvernement de l'ancien président conservateur Porfirio Lobo (2010-2014) avait tenté d'apporter une réponse au problème en annonçant des distributions de terres, promesses à moitié tenues.

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