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Défilé de mode : col en cuir, magie du plissé, robe-tablier

Défilé de mode : col en cuir, magie du plissé, robe-tablier

Col cuir et silhouette structurée pour la femme Roland Mouret, coupes high tech et plissés magiques chez Issey Miyake, jupe-tablier et déshabillés chez Margiela : des propositions très contrastées au quatrième jour des défilés parisiens.

Une banque désaffectée place Vendôme. Des frimas à venir et qui sait, peut-être de nouvelles inondations. La femme de Roland Mouret saura faire face, hiératique, forte, protégée par des tenues à la fois construites et moulantes.

Le grand col amovible en cuir noir collé sur du néoprène est omniprésent. "Sa rondeur le rend très proche de l'art contemporain", explique le couturier français installé à Londres, muni ce vendredi d'une petite caméra sur la poitrine qui photographie à intervalle régulier.

Jeu de déconstruction et de reconstruction. Une bande rouge traverse, comme une écharpe d'élu, une robe noire fendue. Rectangles, triangles, carrés, drapés sur le corps. Beaucoup de noir et de gris. Un peu de prune et de kaki. Et ces zips dans le dos qui permettent d'être au plus près du corps.

La géométrie est reine mais les motifs ethniques s'invitent aussi sur les tops. Les longues jupes à franges génèrent un autre rythme.

"Quand j'étais styliste pour la presse, je faisais déjà des tee-shirts avec des plumes collées dessus mais c'était éphémère", raconte Roland Mouret, né à Lourdes (sud-ouest de la France) en 1961. "A présent, on sait faire tenir les plumes. On les colle sur le tissu, on coud et on les envoie au pressing pour voir si ça résiste".

"Cette collection est importante pour moi car il m'a fallu cinquante ans pour en arriver là. Elle est fondée sur mes symboles de vie. Mais aussi sur une recherche de l'avenir, en utilisant tout ce que j'ai appris dans le passé", raconte ce fils de boucher, qui a fait plusieurs métiers avant de présenter sa première collection à Londres en 1998.

"Nous travaillons beaucoup avec les usines pour trouver des tissus de notre époque", raconte le couturier dont la robe Galaxy (2006) a su séduire les stars.

Le styliste japonais Yoshiyuki Miyamae a élu domicile, le temps du défilé Issey Miyake, sous une grande tente dressée dans le jardin des Tuileries.

Pour cette collection, "j'ai puisé mon inspiration dans la nature. Je voulais présenter des formes élégantes et dynamiques, comme dans une forêt", a confié le créateur en coulisses à l'AFP.

Grâce à un fil stretch dans le tissage, les vêtements, gris, bordeaux, bleu pétrole, violet se déploient tels des origamis sur les mannequins, rebondissent et ondulent à chaque mouvement du corps. En top, veste ou robe, ou couches superposées, la magie du plissé Miyake fait son effet.

Kaki, rouge carmin, marron : larges capes, pulls XXL et pantalons droits se déclinent aux couleurs de l'automne.

Les silhouettes de la Maison Martin Margiela ne ressemblent à aucune autre. Tout est question de superposition et de réinvention du vêtement. Ainsi, la nuisette et le déshabillé se portent le jour au-dessus des vêtements. La robe et la jupe sont créées à partir du tablier. Le vêtement est déconstruit.

Mais cette collection propose également de la tradition, avec des vestes prince-de-galles, et des pulls jacquard. L'étiquette mentionnant l'origine du tissus est cousue dans le dos, bien visible, pour montrer sa fierté de porter par exemple du tweed.

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