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Thaïlande: la Première ministre évite la commission anticorruption

Thaïlande: la Première ministre évite la commission anticorruption

La Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra, contestée par la rue depuis quatre mois, a prévu d'échapper jeudi à une convocation de la commission anticorruption (NACC), procédure qui pourrait mener à sa destitution.

En voyage dans le nord du pays, elle se fera représenter par ses avocats. "Elle n'ira pas personnellement à la NACC parce qu'elle est en mission à Chiang Mai", a indiqué à l'AFP son secrétaire adjoint, le général Thawat Boonfaung.

"Elle a demandé à ses avocats de la représenter", a-t-il ajouté.

La commission anticorruption estime que Yingluck a ignoré les mises en garde sur le programme controversé d'aide aux riziculteurs qui a engendré corruption et pertes financières. Elle l'a convoquée pour lui faire part de ces accusations pour négligence.

Yingluck, qui a quitté mercredi la capitale pour son fief du nord du pays où elle devrait passer plusieurs jours et passer en revue des projets gouvernementaux, clame son innocence et s'est récemment dite prête à "coopérer pour établir les faits".

Mais combien de temps va mettre la NACC pour rendre son jugement. Si Yingluck s'avérait coupable, le dossier serait transféré au sénat, qui pourrait de l'interdire de vie politique pour cinq ans.

La Première ministre fait également face depuis l'automne à des manifestants qui veulent remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple" non élu.

Les protestataires lui reprochent d'être une marionnette de son frère Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre en exil renversé par un coup d'État en 2006, qu'ils détestent.

Alors que les partis pro-Thaksin ont gagné toutes les élections depuis plus de dix ans, ils accusent également la famille Shinawatra de corruption et d'utiliser l'argent public pour s'assurer le soutien des campagnes, coeur de son électorat.

Les violences engendrées par cette crise, attaques à la grenade ou fusillades visant principalement les manifestants, se sont multipliées ces derniers jours, portant le bilan à 22 morts et des centaines de blessés.

Le programme d'aide aux riziculteurs, qui a conduit le gouvernement à acheter la céréale aux paysans jusqu'à 50% au-dessus du prix du marché, avait contribué à la large victoire de Yingluck aux élections de 2011. Mais il s'est depuis retourné contre elle.

Ses détracteurs accusent cette politique d'avoir entraîné une corruption massive, porté un coup aux finances publiques et créé une montagne d'invendus. Et des riziculteurs se sont joints à la grogne en raison de l'incapacité du gouvernement à les payer depuis fin 2013.

Mais les partisans de Yingluck dénoncent des attaques politiques destinées à provoquer un "coup d'État judiciaire" comme en 2008, lorsque la justice avait chassé deux gouvernements pro-Thaksin du pouvoir.

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