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Soudan du Sud: les deux camps responsables de probables "crimes de guerre" (HRW)

Soudan du Sud: les deux camps responsables de probables "crimes de guerre" (HRW)

Les deux camps qui s'affrontent au Soudan du Sud ont commis de graves violations des droits de l'Homme assimilables à des crimes de guerre, notamment dans les villes de Malakal et Bentiu, rapporte jeudi Human Rights Watch (HRW).

"Il ressort de ce conflit un schéma clair de tueries de représailles sur des bases ethniques, de destructions massives et de pillages généralisés", affirme HRW dans nouvelle enquête effectuée entre fin janvier et mi-février.

A Bentiu et Malakal, capitales des Etats pétroliers d'Unité et du Haut-Nil, les forces gouvernementales, loyales au président Salva Kiir et les troupes mutinées fidèles à son ancien vice-président Riek Machar ont notamment "visé des civils, mené des exécutions souvent sur des bases ethniques et ont largement pillé et détruit des biens", selon HRW.

"Malakal et Bentiu sont amplement détruites et quasiment vides, les habitants terrifiés ayant fui vers les bases de l'ONU et les zones rurales environnantes", explique HRW, soulignant que, selon des "informations crédibles" des forces pro-Machar - qui ont attaqué Malakal le 18 février - ont tué des civils à l'hôpital de la ville.

Les combats continuent à travers le pays, malgré un cessez-le-feu, signé le 23 janvier à Addis Abeba, et ont jusqu'ici fait plusieurs milliers de morts et chassé de chez eux près de 900.000 personnes.

Le conflit a éclaté le 15 décembre à Juba avec des combats entre troupes rivales de l'armée, sur fond de lutte politique entre MM. Kiir et Machar au sein du parti au pouvoir, le SPLM. Ce parti est issu de l'ex-rébellion sudiste qui a combattu Khartoum durant la longue guerre civile (1983-2005) ayant abouti en juillet 2011 à la partition du Soudan et l'indépendance du Soudan du Sud.

Les combats, accompagnés de massacres ethniques, se sont ensuite étendus au reste du pays. La rivalité politique se double de vieux antagonismes ethniques entre peuples Dinka et Nuer - les deux principales communautés du pays - dont sont respectivement issus MM. Kiir et Machar.

Des Dinka des forces de sécurité ont procédé à des arrestations de masse et de nombreuses tueries de soldats et civils Nuer durant les premières semaines de combats à Juba, tandis qu'à Bor les troupes antigouvernementales majoritairement Nuer ont tué des civils, rappelle HRW.

"Le conflit au Soudan du Sud est loin d'être terminé et les civils restent toujours sous la menace d'abus, même à l'intérieur des enceintes de l'ONU", avertit HRW qui appelle à une enquête sur ces violations.

ayv/de

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