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Kampala snobe le gel d'une partie de l'aide occidentale après le vote d'une loi antihomosexualité

Kampala snobe le gel d'une partie de l'aide occidentale après le vote d'une loi antihomosexualité

L'Ouganda a snobé jeudi l'annonce par plusieurs pays du gel d'une partie de leur aide à Kampala après le vote d'une loi antihomosexualité controversée, assurant que le pays pouvait aisément se passer de l'assistance intéressée de l'Occident.

"L'Occident peut se garder son aide (...) on peut continuer à se développer sans elle", a assuré le porte-parole du gouvernement ougandais Ofwono Opondo, sur Twitter.

"L'+aide+ occidentale à l'Afrique est un commerce lucratif et rentable, ils ne peuvent pas l'arrêter totalement", a estimé M. Opondo. "Commerce des esclaves, esclavage, colonialisme, impérialisme et exploitation, l'Afrique doit se lever face à la domination occidentale", a-t-il poursuivi.

Le président Yoweri Museveni a promulgué lundi une loi durcissant la répression déjà sévère de l'homosexualité en Ouganda, déclenchant les critiques d'ONG et de nombreux Etats occidentaux, les Etats-Unis, allié-clé de Kampala, en tête. Mercredi soir, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a comparé cette loi aux législations contre les Juifs dans l'Allemagne nazie et contre les noirs du régime sud-africain d'apartheid.

Plusieurs pays - dont les Pays-Bas, le Danemark, la Suède et la Norvège - ont de leur côté annoncé le gel d'une partie de leur aide bilatérale.

M. Museveni, au pouvoir depuis 1986, avait conseillé aux nations occidentales de ne pas interférer dans les affaires ougandaises, accusant l'Occident de tenter d'imposer ses pratiques - dont l'homosexualité - à l'Ouganda, pays où l'homophobie est largement répandue, relayée par les puissantes Eglises évangéliques.

Le chef de l'opposition ougandaise, Kizza Besigye, a estimé mercredi que la loi servait uniquement à détourner l'attention des Ougandais des vrais problèmes du pays: sida, mortalité infantile, corruption...

Il a toutefois sévèrement critiqué les réactions occidentales, rappelant que des droits humains "bien plus fondamentaux" que "le droit à l'orientation sexuelle" étaient violés quotidiennement en Ouganda.

Les bailleurs "devraient avoir coupé leur aide depuis longtemps à cause de droits plus fondamentaux, pourquoi ne l'ont-ils pas fait?", a expliqué M. Besigye, arrêté à d'innombrables reprises et qui dénonce un harcèlement constant de la police à son égard.

Les Occidentaux "donnent l'impression d'être concernés par un seul droit (...) alors que quand d'autres sont violés, ils s'en fichent", a-t-il poursuivi.

bur-pjm/ayv/de

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