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Une exposition revient sur la vie quotidienne en Belgique pendant la Première guerre mondiale

Une exposition revient sur la vie quotidienne en Belgique pendant la Première guerre mondiale

Entièrement envahie et théâtre de combats pendant toute la durée de la "Grande Guerre", premier conflit majeur du XXe siècle, la Belgique s'est vu imposer un sévère régime d'occupation, de 1914 à 1918, comme en témoigne une grande exposition à Bruxelles.

"14-18, c'est notre histoire !", qui a pris ses quartiers mardi au Musée royal de l'Armée à Bruxelles, relate - photos, vidéos et objets d'époque à l'appui - ce que vécurent les Belges une fois leur pays occupé et exploité par l'Allemagne.

La Belgique, premier pays envahi en août 1914 malgré sa neutralité, a été, selon l'un des concepteurs de l'exposition, Henri Dupuis, un "enjeu exceptionnel, un noeud de ce conflit" qui a fait près de dix millions de morts et vingt millions de blessés parmi les combattants, auxquels s'ajoutent des millions de morts civils.

Sur 2.500 m2, le visiteur pourra découvrir une tranchée, des images d'archives, des armes, des uniformes, un bureau de commandement allemand, un bistrot ou encore les cellules d'une prison, représentant la vie sur le front mais aussi à l'arrière.

L'un des aspects les plus étonnants est l'usage des animaux par l'armée belge: des pigeons voyageurs, mais aussi des chiens attelés à des charriots de munitions ou tractant de petits canons.

La reconstitution ne montre toutefois que peu de champs de batailles, de cartes d'état-major, de combattants hagards, de corps mutilés ou de "gueules cassées", qui font l'objet d'autres expositions, notamment en Flandre.

"C'est un choix, nous n'avions pas envie de ne montrer que les combattants. Les civils aussi ont subi l'occupation", explique Henri Dupuis, évoquant le travail forcé, les déportations et les nombreux massacres de civils commis par l'occupant allemand.

La cruauté des combats et de la répression se ressent néanmoins à travers les témoignages et les lettres de soldats et de prisonniers, souvent émouvantes, qui ponctuent la visite.

Ce parcours à travers quatre années qui ont, dans une large mesure, déterminé le cours du siècle dernier, en appelle donc avant tout aux émotions, afin de sensibiliser le public, belge en particulier, à une histoire qui le concerne mais dont le souvenir commence à s'estomper.

Selon l'historien irlandais John Horne, les forces allemandes exécutèrent quelque 6.500 civils en Belgique et en Lorraine française, également occupée, durant les trois premiers mois du conflit, en déportèrent 25.000 et incendièrent près de 20.000 édifices.

Durant les seules journées des 22 et 23 août 1914, plus de 1.200 civils, y compris des femmes et des enfants, ont été exécutés à Andenne, Dinant et Tamines, trois localités de Wallonie, au sud de la Belgique.

Le souvenir de ces atrocités sera pour beaucoup dans l'exode massif de millions de Belges et de Français fuyant l'avancée des troupes allemandes sur les routes en juin 1940.

L'exposition "14-18, c'est notre histoire", qui s'inscrit dans les multiples commémorations organisées en Belgique au cours des quatre prochaines années, est à découvrir jusqu'au 26 avril 2015.

Infos : wwww.expo14-18.be

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