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Combat de stars des prétoires au procès Pistorius

Combat de stars des prétoires au procès Pistorius

L'avocat Barry Roux, star du barreau, contre le procureur Gerrie Nel, terreur des parquets: l'Afrique du Sud savoure par avance le match de ces deux juristes d'exception qui s'affronteront à partir de lundi au procès d'Oscar Pistorius, à Pretoria.

Tout au long de ses trente-et-un ans de carrière dans les prétoires, Roux s'est fait une célébrité en défendant des causes très médiatiques. Dont une retentissante affaire de fraude fiscale du millionnaire sud-africain Dave King, dirigeant du club de foot britannique des Glasgow Rangers.

Dans les années 1990, il a également défendu un général de l'époque de l'apartheid, Lothar Neethling, accusé d'avoir ordonné l'empoisonnement aux toxines de militants anti-apartheid.

Son aura est devenue plus lumineuse encore en février 2013, lorsqu'il a démoli l'enquête préliminaire de police -- et le malheureux commissaire qui l'avait diligentée -- lors d'une audience préliminaire de l'affaire Pistorius.

Usant de sa prestance et d'une voix puissante qu'il module à merveille, il est apparu sûr de lui, incisif, roué, et remarquablement habile pour déstabiliser ses interlocuteurs. Au point que le juge de l'audience de 2013, Desmond Nair, avait parfois dû intervenir pour permettre aux témoins malmenés de se recomposer et de retrouver leur sérénité.

Selon des sources citées par les médias, Barry Roux demanderait entre 3.500 et 6.000 euros par jour pour défendre Oscar Pistorius.

Face à Roux, le procureur Gerrie Nel. L'homme que personne ne parvient à intimider.

Son nom, il l'a forgé en poursuivant sans faiblir ni trembler de hauts responsables et fonctionnaires.

Son plus fameux fait d'armes: avoir fait envoyer en prison l'ancien chef de la police sud-africaine et patron d'Interpol Jackie Selebi, coupable d'avoir accepté des pots-de-vin d'un réseau mafieux. Pour ce succès, et pour avoir résisté aux pressions politiques des protecteurs de Selebi, Gerrie Nel a été récompensé en 2012 par l'Association internationale des procureurs.

Pendant cette difficile enquête, Nel fut tiré de son lit un matin par une escouade de vingt policiers, sous les yeux de son épouse et de leurs enfants. Sur la base d'accusations forgées de toutes pièces. Des fuites dans la presse ont ensuite révélé qu'il s'agissait d'une manoeuvre pour le déstabiliser.

Les charges furent finalement retirées, et Selebi condamné à 15 ans prison.

Ce procureur au visage anguleux, au regard perçant dissimulé derrière de petites lunettes à montures métalliques, affrontera le clan Pistorius avec la ferme volonté de démonter la thèse de l'accident présentée par la défense. Pour lui, il est clair que le champion paralympique a volontairement assassiné sa petite amie.

Moins célèbre que Roux et Nel, la juge Thokozile Masipa a 66 ans. En poste depuis 1998, elle avait été à l'époque, quatre ans seulement après l'instauration de la démocratie, la deuxième femme noire à accéder à un tel poste.

Ancienne journaliste, spécialisée dans les enquêtes sur les crimes de l'apartheid, elle fut ensuite travailleuse sociale avant d'entreprendre des études de droit, à 40 ans passés.

En 15 ans de présidence d'un tribunal, elle s'est fait connaître pour ses jugements sans pitié pour les auteurs de violences contre les femmes, meurtres ou viols.

La défense de Pistorius est prévenue: la défense des femmes est l'une des causes qui tient à coeur à ce juge expérimenté.

cpb/hba

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