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Kiev veut que Ianoukovitch soit jugé par la CPI

Kiev veut que Ianoukovitch soit jugé par la CPI

Les députés ukrainiens ont voté mardi pour le renvoi du président déchu, Viktor Ianoukovitch, devant la Cour pénale internationale (CPI) pour la mort de manifestants lors des troubles qui ont secoué Kiev. Le Parlement reporte par ailleurs à jeudi la formation d'un nouveau gouvernement.

Les députés accusent l'ancien chef de l'État, recherché depuis lundi pour « meurtres de masse », d'être lié aux violences policières contre les manifestants. D'autres responsables, dont l'ex-ministre de l'Intérieur Vitali Zakhartchenko et l'ancien procureur général Viktor Pchonka, sont aussi recherchés. Quelque 80 personnes ont trouvé la mort au cours de trois jours de contestations et d'affrontements qui ont précédé le départ de Ianoukovitch la semaine dernière.

Réagissant à cette décision, la CPI a précisé qu'elle attendait une requête officielle des autorités ukrainiennes lui donnant compétence pour enquêter sur ces décès.

On ignore toujours où se trouve le président déchu. Il aurait toutefois été aperçu dimanche en Crimée, une région russophone qui abrite la flotte de l'armée russe sur la mer Noire. On en sait peu sur les allées et venues de Viktor Ianoukovitch depuis son départ de Kiev, samedi matin, quelques heures avant que le Parlement ne vote sa destitution et ne décide de la tenue d'une élection présidentielle le 25 mai.

Le Parlement reporte le vote sur la formation du gouvernement

Le Parlement a aussi reporté à jeudi le vote sur la formation d'un nouveau gouvernement, initialement prévue dans la journée, pour laisser plus de temps aux consultations entre partis, a annoncé le président du Parlement et président par intérim, Oleksander Tourtchinov.

Par ailleurs, l'ex-champion de boxe Vitali Klitschko, un des leaders de la contestation, a annoncé qu'il sera candidat à la présidentielle.

« Je serai candidat à la présidentielle. Je suis convaincu qu'il faut changer complètement les principes et les règles du jeu en Ukraine, il faut rétablir la justice », a-t-il déclaré à des journalistes au Parlement.

Des élus craignent la partition

M. Tourchinov doit par ailleurs s'entretenir avec les agences du maintien de l'ordre concernant des « signes dangereux de séparatisme » dans certaines régions du pays à la suite de la destitution du président Viktor Ianoukovitch.

Certains élus craignent le danger d'une partition de l'Ukraine, qui se partage entre régions majoritairement russophones à l'est et ukrainophones à l'ouest.

De son côté, Moscou accuse les nouvelles autorités d'employer des méthodes « dictatoriales et parfois terroristes » dans certaines régions, et exige que soient prises en compte les inquiétudes des élus de Crimée et de l'est et du sud de l'Ukraine, régions majoritairement russophones.

Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est prononcé mardi contre la tenue d'une élection présidentielle anticipée le 25 mai en Ukraine, estimant que cela allait à l'encontre de l'accord de sortie de crise signé à Kiev la semaine dernière. La Russie ne reconnaît pas la légitimité du nouveau gouvernement à Kiev.

M. Lavrov dit que cet accord a servi de prétexte à un coup de force et accuse les Occidentaux de se livrer à des « calculs géopolitiques unilatéraux » dans cette partie du monde.

De son côté, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a invité mardi la Russie à laisser l'Ukraine choisir sa voie et a appelé au maintien de l'intégrité territoriale du pays.

En visite à Kiev, la haute représentante de l'Union européenne pour la politique étrangère a exprimé « fortement son soutien » aux nouvelles autorités, lors d'une conférence de presse.

Elle a plaidé pour la formation d'un gouvernement d'union et exhorté le pays à régler rapidement ses problèmes à court terme.

L'Ukraine, au bord de la faillite, a lancé un appel à l'aide auprès de ses partenaires afin de trouver 35 milliards de dollars pour les deux prochaines années, une question qui a été abordée lors de la visite de Catherine Ashton à Kiev. Cette dernière s'est contentée de rappeler que cette question devra être étudiée par le Fonds monétaire international (FMI).

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