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Jacques Ménard présente un plan de relance de la métropole

Jacques Ménard présente un plan de relance de la métropole
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MONTRÉAL - Montréal peut et doit redevenir une métropole de premier plan en Amérique du Nord.

Un plan de relance de la métropole, présenté mardi par son initiateur, le président de BMO Groupe financier pour le Québec, Jacques Ménard, appelle à la mobilisation du milieu des affaires, des universités et des acteurs politiques pour remettre Montréal sur les rails de la prospérité et lui redonner un rôle de leader international.

«Montréal ne va pas si mal, mais Montréal sous-performe par rapport aux autres grandes villes canadiennes et nous en payons tous le prix, non seulement ici à Montréal mais partout en région», a déclaré M. Ménard.

Se basant sur les réussites de sept villes comparables autrefois en déclin — dont Boston et Seattle aux États-Unis, Manchester en Angleterre et Melbourne en Australie — le plan présente dix propositions pour assurer la relance de Montréal sur un horizon de dix ans.

«Notre situation actuelle n'est pas une fatalité; des villes moins bien pourvues que Montréal sont parvenues à redresser les situations autrement plus pénibles que celle que vit notre métropole. Les moyens qu'elles ont mis en oeuvre sont à notre portée», a fait valoir l'homme d'affaires, qui a dit agir par responsabilité citoyenne.

Il en va de même pour le Boston Consulting Group, qui a accepté de préparer le rapport de 160 pages à ses propres frais.

Ses auteurs suggèrent d'abord de fixer des objectifs clairs et mesurables de rattrapage du retard économique de Montréal par rapport à la moyenne des autres grandes villes canadiennes.

Ils proposent ensuite de remettre à niveau les infrastructures de la ville et de profiter de l'occasion pour faire preuve d'audace en matière d'architecture, de verdissement et de transports en commun, entre autres.

«Montréal, convenons-en, a longtemps souffert de négligence, a fait valoir M. Ménard. Quand vous regardez le pont Champlain, l'échangeur Turcot, l'état de nos routes lambrissées, je ne pense pas qu'on aurait toléré ça à Ottawa, à Québec ou peut-être même à Toronto.»

Le plan prévoit également doter Montréal d'une identité claire et d'une signature mondialement reconnue.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, qui a parlé d'un «grand jour pour Montréal» en accueillant chaleureusement l'initiative, a cependant précisé qu'il fallait dépasser la simple volonté nominale. «Oui, nous avons une appellation de métropole culturelle, numérique, de ville de design, mais il faut aller au-delà des mots maintenant», a-t-il dit.

Le plan insiste également sur la nécessité de favoriser l'émergence de nouvelles entreprises et, donc, de sièges sociaux et d'attirer et retenir les talents de partout qui obtiennent une formation universitaire dans la ville. Bien que le plan de relance se veuille apolitique, ses auteurs n'ont pu s'empêcher de souligner que le projet de charte des valeurs du gouvernement Marois envoie, à cet effet, un message négatif.

Sans surprise, le plan propose de doter Montréal de nouveaux pouvoirs politiques et fiscaux. Jacques Ménard a rappelé que Montréal représente plus de 50 pour cent de l'économie et des recettes fiscales du Québec et que c'est toute la province qui bénéficie de son rôle moteur, d'où la nécessité de lui donner des pouvoirs plus adéquats.

«À Montréal et même au Canada, les villes sont presque en tutelle, a-t-il dit. Elles ont très peu de liberté et très peu de marge de manoeuvre. Montréal joue un rôle de péréquation au sein de l'ensemble des autres villes, c'est-à-dire de permettre l'utilisation de ses infrastructures par tout le monde et envoyer la facture aux seuls Montréalais. Il faut qu'elle ait une fiscalité qui lui permette de financer ce genre de péréquation.»

M. Ménard, tout comme les auteurs du rapport, reconnaissent toutefois que le fardeau fiscal des contribuables est déjà lourd et qu'il est difficile de chercher à obtenir une plus grande part des revenus du gouvernement du Québec qui peine à atteindre l'équilibre budgétaire.

Le maire Coderre soutient cependant qu'il est possible d'accroître l'investissement sans pénaliser les contribuables, notamment par le biais d'une refonte des régimes de retraite des employés municipaux, dont la charge pèse très lourd sur les finances de la ville.

«Ce n'est pas juste de demander de l'argent de plus; c'est d'avoir une réforme administrative qui nous permet de voir si on peut sauver de l'argent», a déclaré M. Coderre.

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