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Israël frappe le Hezbollah, allié du régime syrien, à la frontière libano-syrienne

Israël frappe le Hezbollah, allié du régime syrien, à la frontière libano-syrienne

Israël, qui cherche à empêcher tout renforcement militaire du Hezbollah à la faveur de la crise syrienne, a frappé dans la nuit de lundi à mardi le puissant mouvement chiite Hezbollah à la frontière libano-syrienne.

Mais paradoxalement aucun des deux protagonistes, ni les gouvernements libanais ou syrien n'ont reconnu officiellement cette attaque.

"Deux raids israéliens ont frappé une cible du Hezbollah à la frontière libano-syrienne", a indiqué une source au sein des services de sécurité libanais, sans être en mesure de dire si cette cible se trouvait à l'intérieur du territoire syrien ou libanais ou quelle en était la nature.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) indiquait de son côté que l'objectif était une "base de missiles" appartenant au parti chiite armé qui combat les rebelles de Syrie auprès de l'armée du régime de Bachar al-Assad.

Les responsables israéliens maintenaient mardi matin leur mutisme, mais les médias israéliens laissaient entendre qu'il s'est agi d'une opération d'Israël.

Ils ont ainsi rapporté des propos tenus lundi par le chef d'état-major, le général Benny Gantz, mettant en garde contre des transferts d'armes de Syrie au Liban à destination du Hezbollah.

"Nous suivons de près le transfert d'armes de toutes sortes sur tous les fronts. C'est quelque chose de très mauvais et de très sensible. De temps à autre, en cas de nécessité, quelque chose peut survenir", a-t-il averti, allusion voilée à de possibles interventions israéliennes.

Israël et le Hezbollah s'étaient livré une guerre dévastatrice et meurtrière en 2006.

En avril, le Hezbollah avait reconnu publiquement la participation de ses combattants à la guerre que livre depuis près de trois ans le régime de Damas aux rebelles, provoquant l'ire de ces derniers qui accusent le parti d'"occupant".

La télévision du Hezbollah, Al Manar, a affirmé pour sa part qu'"aucun raid israélien n'a eu lieu sur le territoire libanais", rapportant uniquement un "intense survol de l'aviation de l'ennemi sur la région nord de la Békaa", dans l'est du Liban.

La presse proche du Hezbollah, comme le quotidien Al-Akhbar, a assuré que le raid avait eu lieu en Syrie et que "la nature de l'objectif n'était pas claire".

L'armée libanaise pour sa part a fait seulement état de "violations de l'espace aérien libanais" par des appareils israéliens lundi entre 21H50 (19H50 GMT) et 22H25 (20H25 GMT). Le gouvernement libanais tout comme le régime syrien ont gardé le mutisme.

Mais des habitants de la localité libanaise de Nabi Chit, proche de la frontière, ont affirmé à l'AFP avoir vu des bombes éclairantes dans le ciel avant les raids, qui ont fait trembler leurs maisons et ont eu lieu, selon eux, dans les collines surplombant la localité et où se trouvent des positions du Hezbollah.

Les dernières raids d'Israël contre le Hezbollah au Liban remontent à la guerre de 2006.

Pour le professeur de sociologue Waddah Charara, "ce qui frappe c'est que la presse du Hezbollah nie la réalité du raid et elle rappelle que la règle du jeu entre Hezbollah et Israël exclut des raids à l'intérieur du Liban, mais (les permet, ndlr) seulement en Syrie".

Pour l'expert de ce mouvement "Israël peut désormais attaquer le Hezbollah au Liban car il sait qu'il n'y aura pas de réactions au sein de la communauté nationale".

"Tant que le Hezbollah se limitait à des opérations de guerre à l'intérieur du périmètre national il pouvait jouir d'une immunité politique au Liban mais du moment où il l'a enfreint et se veut une force régionale subordonnée aux intérêts syriens il ne jouit plus de cette protection accordée par le caractère +national+ de son action", estime M. Charara.

Pour l'auteur de "l'État Hezbollah", "il s'agit d'un coup d'essai (...) si cela se réitérait alors cela signifierait que les règles du jeu ont changé et le Hezbollah se concertera avec la Syrie et l'Iran pour voir comment réagir à cette nouvelle situation".

En mai, Israël avait visé à deux reprises des armes destinées selon l'Etat hébreu à la puissante formation libanaise alliée de Damas près de la capitale syrienne.

Et le 1er novembre, des médias avaient rapporté des frappes israéliennes contre une base aérienne syrienne où se trouvaient des missiles destinés au Hezbollah.

bur/sk/sw

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