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Violences politiques en Thaïlande: décès d'un 3e enfant, l'armée craint une escalade

Violences politiques en Thaïlande: décès d'un 3e enfant, l'armée craint une escalade

Une fillette blessée dimanche dans une attaque à la grenade à Bangkok est décédée lundi, portant à trois le nombre d'enfants tués ce week-end, des violences politiques dénoncées par le chef de l'armée de terre qui a mis en garde contre un "effondrement" du pays.

Le bilan de cette crise qui dure depuis près de quatre mois est désormais de 21 morts et quelque 700 blessés, après le décès lundi d'un policier ayant reçu une balle dans la tête lors d'affrontements la semaine dernière avec les manifestants qui veulent le départ de la Première ministre, Yingluck Shinawatra.

C'est la crise la plus grave que traverse la Thaïlande depuis 2010, quand le mouvement des "chemises rouges" fidèles à l'ex-Premier ministre, Thaksin Shinawatra, frère de Yingluck, avaient été l'objet d'un assaut de l'armée. La crise avait fait plus de 90 morts et 1.900 blessés.

"A mesure que les jours passent, il y aura plus de violence, jusqu'à ce qu'elle devienne incontrôlable", a déclaré lundi, lors d'une rare adresse télévisée, Prayut Chan-O-Cha, le puissant chef de l'armée de terre.

Si la crise se poursuit, "le pays va s'effondrer, c'est sûr, et il n'y aura ni gagnants ni perdants", a-t-il ajouté. Il a assuré que l'armée ne voulait pas utiliser la force mais qu'elle n'avait "pas peur de faire son devoir".

Les déclarations de l'armée sont toujours analysées avec attention dans un pays qui a connu 18 putschs, réussis ou non, depuis 1932.

L'attaque à la grenade de dimanche en plein centre de Bangkok, près d'un rassemblement antigouvernemental, a fait trois morts au total: la fillette de six ans décédée lundi, son frère de quatre ans, et une femme de 59 ans.

Samedi, une fillette de cinq ans avait déjà trouvé la mort lors d'une fusillade pendant une autre manifestation antigouvernementale dans la province de Trat, dans l'est du pays.

C'est la première fois depuis le début de la crise politique en Thaïlande que des enfants sont tués, suscitant un appel de l'Unicef lundi: "les abords des barricades doivent être des zones sans enfants".

Le chef du Conseil de sécurité nationale, Paradorn Pattanatabut, a quant à lui rejeté la responsabilité des deux drames du week-end sur le PDRC, organisateur des manifestations, qui de son côté accuse le gouvernement."Ceux qui ont causé les incidents sont liés au PDRC", a accusé Paradorn.

En déplacement lundi en province, la Première ministre avait qualifié dimanche d'acte "terroriste" l'explosion dans laquelle les deux enfants ont été tués à Bangkok. Elle s'est produite en plein jour dans un quartier touristique qui accueille centres commerciaux et hôtels de luxe.

Outre la tête de Yingluck, les protestataires réclament la fin de l'influence de son frère Thaksin.

Les législatives anticipées du 2 février n'ont pas permis d'apaiser la crise.

Les manifestants, qui veulent remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple" non élu, ont perturbé le scrutin. Aucun résultat n'a été annoncé en attendant de nouveaux votes partiels, prolongeant le mandat du gouvernement.

apv-apj-dth/abd/jh

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