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Ukraine: Washington appelle à un gouvernement de techniciens

Ukraine: Washington appelle à un gouvernement de techniciens

La Maison Blanche s'est abstenue lundi de qualifier Olexandre Tourtchinov de président légitime de l'Ukraine après la destitution de Viktor Ianoukovitch, et a appelé à la formation d'un gouvernement de techniciens pour assurer l'intérim jusqu'à des élections.

Le porte-parole du président américain Barack Obama, Jay Carney, a remarqué que M. Ianoukovitch, destitué par le Parlement, "ne dirige pas activement le pays à l'heure actuelle".

Sa collègue du département d'Etat, Jennifer Psaki, a de son côté estimé que M. Ianoukovitch avait "perdu sa légitimité". M. Carney et elle ont noté que Washington ne savait pas où se trouvait le dirigeant déchu.

Lors de son point de presse quotidien, M. Carney a souligné que le Parlement avait "élu son nouveau président de façon légale". "Et nous soutenons une normalisation en termes juridique et d'ordre public et pour assurer le bon fonctionnement des institutions", a-t-il ajouté.

Mais il n'a pas qualifié le président du Parlement, Olexandre Tourtchinov, de président par intérim du pays, poste auquel ce dernier a été désigné dimanche par les députés ukrainiens.

"Nous sommes en train de travailler avec l'Ukraine et nos partenaires européens, ainsi qu'avec la Russie, à soutenir un processus qui soit non violent, qui réponde aux difficultés auxquelles l'Ukraine doit faire face", a poursuivi M. Carney.

Il a évoqué "la nécessité de mettre en place un gouvernement de coalition multipartite, un gouvernement de techniciens qui pourra aider l'Ukraine à prendre les décisions importantes qui s'imposent, notamment en matière économique et financière, en attendant des élections anticipées".

Le porte-parole a aussi affirmé que les Etats-Unis pensaient que le président russe Vladimir Poutine, avec qui M. Obama a parlé vendredi de la crise en Ukraine, avait intérêt à une transition pacifique du pouvoir à Kiev.

"Il n'y a aucune contradiction dans le fait que l'Ukraine et les Ukrainiens se rapprochent de l'Europe et le fait qu'ils conservent leurs liens culturels et économiques de longue date avec la Russie", a en outre assuré M. Carney.

Mme Psaki a quant à elle rejeté l'idée que l'Ukraine soit le théâtre d'une lutte d'influences entre les Etats-Unis et l'Union européenne d'une part, et la Russie d'autre part.

"C'est une façon très +Guerre froide+ de considérer les choses (...) Notre opinion est que nous voulons voir une Ukraine unie et prospère aller de l'avant", ce qui serait dans l'intérêt de tous, a encore dit la porte-parole de la diplomatie américaine.

Plus tôt lundi, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev avait remis en cause la légitimité du nouveau pouvoir en Ukraine après la destitution de M. Ianoukovitch et estimé que le reconnaître comme le font certains Occidentaux constituait une "aberration".

Interrogé par ailleurs sur l'aide économique éventuelle que les Etats-Unis pourraient fournir à l'Ukraine, en quasi défaut de paiement selon les autorités intérimaires, M. Carney a laissé entendre que son pays serait réceptif à une telle demande.

"Les Etats-Unis, de concert avec leurs partenaires dans le monde entier, sont prêts à soutenir l'Ukraine dans ses réformes nécessaires pour revenir à la stabilité économique. Ce soutien pourra être en sus d'un programme du FMI (le Fonds monétaire international, ndlr), pour faciliter les réformes et permettre à l'Ukraine d'investir davantage dans la santé et l'éducation", a-t-il indiqué.

Plus tôt lundi, le département d'Etat avait annoncé la venue du numéro deux de la diplomatie américaine, William Burns, à Kiev mardi pour soutenir les nouvelles autorités et plaider pour un redressement politique et économique du pays.

M. Burns sera accompagné de représentants du Trésor américain, lesquels "travailleront de concert avec des partenaires comme l'UE et le FMI pour discuter d'un soutien financier nécessaire" à l'Ukraine, selon la diplomatie américaine.

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