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La Russie ne reconnaît pas la légitimité du nouveau pouvoir en Ukraine (Medvedev)

La Russie ne reconnaît pas la légitimité du nouveau pouvoir en Ukraine (Medvedev)

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a remis en cause la légitimité du nouveau pouvoir en Ukraine après la destitution du président Viktor Ianoukovitch et estimé que le reconnaître comme le font certains Occidentaux était une "aberration".

Premier dirigeant russe à s'exprimer publiquement sur la chute du président Viktor Ianoukovitch, M. Medvedev a jugé que la légitimité des organes du pouvoir dans l'ex-république soviétique suscitait de "sérieux doutes".

"Strictement parlant, aujourd'hui nous n'avons personne avec qui parler. La légitimité de toute une série d'organes du pouvoir là-bas suscite de sérieux doutes", a-t-il dit, cité par les agences russes.

"Si on considère que des gens qui se baladent dans Kiev avec des masques noirs et des kalachnikovs sont le gouvernement, alors il nous sera difficile de travailler avec un tel gouvernement", a-t-il ajouté.

"Certains de nos partenaires occidentaux considèrent qu'il est légitime. Je ne sais pas quelle Constitution ils ont lue, mais il me semble que c'est une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d'une révolte", a-t-il par ailleurs fustigé.

L'Union européenne, la Pologne, la France et l'Allemagne, ainsi que les Etats-Unis ont reconnu les décisions du Parlement ukrainien.

"Nous ne comprenons pas ce qui se passe là-bas, il y a une véritable menace pour nos intérêts, la vie et la santé de nos citoyens", a encore dit M. Medvedev pour expliquer le rappel à Moscou de l'ambassadeur de Russie en Ukraine.

Concernant les accords économiques signés entre l'Ukraine et la Russie, il a indiqué qu'ils seraient mis en oeuvre, tout en évoquant seulement les accords "juridiquement contraignants".

"Les accords qui sont juridiquement contraignants seront exécutés. Nous ne coopérons pas avec des gens concrets, des personnalités concrètes, il s'agit de relations entre gouvernements", a-t-il déclaré.

Evoquant l'accord sur le gaz signé en décembre et qui prévoit une forte baisse des prix du gaz vendu par Moscou à Kiev, M. Medvedev a utilisé une formule équivoque.

"Les décisions dans le domaine gazier qui ont été prises ont des délais concrets de mise en oeuvre. Ce qu'il adviendra une fois que ces délais auront expiré sera à discuter avec les dirigeants des entreprises ukrainiennes et le gouvernement ukrainien, si un jour il y en a un", a-t-il dit.

Un peu plus tard, le ministère russe des Affaires étrangères a employé un ton très dur à l'encontre du nouveau pouvoir ukrainien.

"On s'oriente vers la répression de ceux qui ne sont pas d'accord dans diverses régions d'Ukraine via des méthodes dictatoriales et parfois terroristes", a-t-il fustigé dans un communiqué.

La diplomatie russe a par ailleurs dénoncé des mesures "anti-russes" prises par le nouveau pouvoir.

"En invoquant les +intérêts révolutionnaires+, on valide des + décisions+ et des +lois+, visant notamment à léser les droits humanitaires des Russes", a-t-elle écrit, dans une allusion à l'abrogation dimanche d'une loi adoptée sous le précédent régime qui faisait du russe la deuxième langue officielle dans certains régions.

Les craintes pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine se multiplient. Les Occidentaux redoutent notamment que la crise des derniers mois n'ait encore creusé le fossé entre l'Est russophone et russophile, majoritaire, et l'Ouest nationaliste et ukrainophone. Sur le terrain cependant, les régions plus proches de Moscou ne donnent pas signe de vouloir faire sécession.

Le président russe Vladimir Poutine a pour sa part gardé le silence pour l'heure sur ce dossier.

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