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Face au scepticisme en Espagne, les experts en désarmement de l'ETA se défendent

Face au scepticisme en Espagne, les experts en désarmement de l'ETA se défendent

Les experts internationaux qui ont annoncé un premier pas vers un désarmement de l'ETA ont affirmé lundi qu'il était "extrêmement difficile, voire impossible" de mener cette mission et en ont appelé aux "gouvernements et leaders politiques" pour qu'ils permettent la suite du processus.

Vendredi au Pays Basque, la Commission internationale de vérification, l'un des groupes travaillant sur le suivi du cessez-le-feu de l'ETA, avait annoncé avoir constaté, en janvier, que l'organisation séparatiste basque avait "scellé et mis hors d'usage une certaine quantité d'armes".

Cette annonce avait été accompagnée de la diffusion d'une vidéo montrant deux militants cagoulés présentant à deux des experts un petit stock composé notamment de quatre armes à feu, 300 cartouches et près de 17 kilos d'explosifs.

Le gouvernement espagnol, qui refuse toute négociation avec l'ETA, ne reconnaît pas la légitimité de cette commission et a dénoncé une "mise en scène".

Le ministre de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, a réaffirmé lundi que les forces de sécurité espagnoles "ne s'arrêteraient pas jusqu'à obtenir la dissolution totale" de l'ETA et "l'arrestation de tous ses membres".

Dimanche, à la demande d'une association de victimes, les membres de la Commission ont été entendus comme témoins par un juge, qui les a interrogés sur leur rencontre avec les militants.

"Comme l'ont démontré les événements de cette semaine, dont la convocation par un juge des membres de la Commission, il est extrêmement difficile, voire impossible, d'aider à s'assurer que l'ETA mette en pratique les intentions qu'elle nous a exprimées", a déclaré dans un communiqué le président sri-lankais de la Commission, Ram Manikkalingam.

"Aux gouvernements, leaders politiques et citoyens, ils revient de décider s'il est possible de définir un moyen d'assurer que l'ETA poursuive de manière unilatérale un processus irréversible de mise hors d'usage de la totalité de ses armes, munitions et explosifs de manière vérifiable", ajoute le communiqué.

Ram Manikkalingam avait souligné vendredi que le processus de désarmement pourrait être plus rapide si les gouvernements espagnol et français choisissaient de coopérer. "Mais si l'on a pas, pour le moins, une absence d'objection du gouvernement, cela peut prendre beaucoup de temps", avait-il averti, ajoutant qu'aucune étape suivante n'a été fixée.

Rendue responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans d'attentats pour l'indépendance du Pays Basque et de la Navarre, l'ETA n'a plus commis d'attentat en Espagne depuis 2009 et avait annoncé le 20 octobre 2011 mettre fin définitivement à la violence.

sg/elc/plh

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