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Yémen: deux morts dans la dispersion de manifestations de séparatistes

Yémen: deux morts dans la dispersion de manifestations de séparatistes

Les forces de sécurité ont tué vendredi un protestataire lors de la dispersion d'une manifestation de séparatistes sudistes à Aden, dans le sud du Yémen, au lendemain de la mort d'un manifestant dans des circonstances similaires, selon une source médicale.

Les séparatistes avaient appelé à manifester pour réclamer une sécession du Sud, qui était un Etat indépendant jusqu'en 1990.

Ils entendaient aussi commémorer la mort de huit manifestants, tués il y a un an jour pour jour, dans des heurts avec les forces de sécurité en marge du premier anniversaire du départ de l'ancien président Ali Abdallah Saleh.

Malgré une interdiction de manifester, des milliers de protestataires ont défilé à l'issue de la prière hebdomadaire du vendredi dans le quartier de Khor-Maksar, dans le centre-ville, selon un journaliste de l'AFP.

Mais la police a tiré des balles réelles et fait usage de gaz lacrymogènes alors qu'ils s'approchaient de la place Aroud, bouclée par les forces de sécurité.

Une personne a été tuée et 16 autres blessées, a indiqué une source médicale. Des militants ont fait état de dizaines d'autres indisposées par l'inhalation de gaz lacrymogènes.

Les protestataires ont lancé des slogans appelant à la sécession du Sud. "Le Sud est un Etat et une identité" ou "Révolution, O Sud!", ont-il scandé.

Ils se sont ensuite rassemblés à deux endroits, à quelque 500 mètres de la place Aroud. "Nous le jurons devant Dieu, Sanaa ne règnera jamais sur nous", scandaient les milliers de manifestants, en brandissant le drapeau de l'ancien Etat du Yémen du Sud.

Jeudi soir, les forces de sécurité avaient déjà ouvert le feu sur des manifestants sudistes qui marchaient vers la place Aroud, selon un militant. Un de ces manifestants a succombé à ses blessures, a indiqué à l'AFP une source médicale faisant état en outre de 12 blessés.

Une vidéo sur internet montrait des tirs de gaz lacrymogènes sur des dizaines de manifestants effectuant la prière dans la rue.

Les autorités avaient annoncé tard jeudi l'interdiction des rassemblements dans le secteur de Khor-Maksar "pour prévenir de (possibles) actes terroristes".

L'organisme chargé de la sécurité à Aden avait souligné que seules les manifestations "pacifiques" préalablement autorisées étaient permises, dans un communiqué publié par l'agence officielle Saba.

Dans un communiqué, les organisateurs des manifestations ont condamné "la violente répression" menée par les forces de sécurité et demandé à la communauté internationale de soutenir "leur demande légitime de retrouver leur indépendance, avec un Etat pleinement souverain".

Ils ont aussi réaffirmé leur refus des conclusions du dialogue national, boycotté par la ligne dure du mouvement sudiste.

Ce dialogue, prévu dans le cadre de la transition ayant suivi le départ du président Saleh en février 2012 après un an de contestation populaire, s'est achevé en janvier par un accord sur une transformation du Yémen en un Etat fédéral comprenant quatre régions dans le Nord et deux dans le Sud.

Ce découpage en six provinces doit être inclus dans la future Constitution qui sera soumise à un référendum.

M. Saleh a été remplacé en février 2012 par Abd Rabbo Mansour Hadi en vertu d'un accord parrainé par l'ONU et le Conseil de coopération du Golfe prévoyant une transition de deux ans.

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