L'ex-président pakistanais Pervez Musharraf sera jugé pour "haute trahison" par un tribunal civil et non militaire, a tranché vendredi la justice qui a ainsi ouvert la voie à l'inculpation de l'ancien homme fort du pays.
Pervez Musharraf, 70 ans, au pouvoir entre son coup d'Etat de 1999 et 2008, fait face à des accusations de "haute trahison", crime passible de la peine de mort, pour avoir imposé l'état d'urgence et suspendu la Constitution en 2007.
Ses avocats remettaient en cause la légalité de ce tribunal mis sur pied par le Premier ministre Nawaz Sharif, que M. Musharraf avait renversé à l'époque, et avaient demandé à ce que l'ancien chef de l'armée soit déféré devant un tribunal militaire, seul apte à le juger selon eux.
Les juges ont rejeté vendredi cette demande du clan Musharraf, affirmant que ce dernier n'est plus un membre actif de l'armée et donc qu'il doit faire face à la justice civile.
"La décision de juger M. Musharraf devant un tribunal civil va à l'encontre des faits", a déploré après l'audience, Ahmad Raza Kasuri, un des avocats de M. Musharraf.
Lorsque M. Musharraf a suspendu la Constitution en novembre 2007, il était à la fois président et chef des armées, et ne peut donc être jugé par un tribunal civil, invoquent ses avocats.
M. Musharraf a pour la première fois comparu mardi devant ce tribunal spécial, après avoir échappé à plusieurs convocations en raison, selon lui, de menaces à sa sécurité et de problèmes cardiaques ayant forcé son hospitalisation.
Cette première comparution est un symbole fort dans un pays dirigé par des dictateurs militaires au cours de trois décennies depuis son indépendance en 1947, mais dont aucun n'avait jamais été jugé jusqu'ici.
La prochaine comparution de M. Musharraf est prévue le 11 mars prochain, audience au cours de laquelle il doit être inculpé de "haute trahison", a indiqué vendredi la justice.
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