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Crise au quotidien français Libération: les salariés exigent des réponses de la direction

Crise au quotidien français Libération: les salariés exigent des réponses de la direction

La crise dans laquelle est plongée le quotidien français Libération, théâtre d'un conflit entre sa rédaction et ses actionnaires, est montée d'un cran vendredi avec le déclenchement par les salariés d'une procédure qui oblige la direction à rendre compte de la situation économique du journal.

Les représentants du personnel du quotidien de gauche, utilisant cette procédure appelée "droit d'alerte", ont exigé de la direction des réponses à leurs questions "d'ici jeudi, avant une (...) réunion du comité d'entreprise vendredi" 28 février, a expliqué à l'AFP Tonino Serafini, délégué du syndicat SUD.

"On utilise le droit d'alerte pour en savoir plus", a-t-il ajouté, car "les réunions se succèdent, les semaines passent et on ne sait toujours pas où on va".

Les actionnaires du journal, menés par le principal actionnaire, le promoteur immobilier Bruno Ledoux, ont révoqué mercredi le coprésident du directoire de Libération Philippe Nicolas, six jours après la démission de l'autre coprésident, le journaliste Nicolas Demorand. Un proche de Bruno Ledoux, l'homme d'affaires François Moulias, a été nommé seul président du directoire.

Le quotidien fondé en 1973 par l'écrivain et philosophe Jean-Paul Sartre et reconnu pour sa liberté de ton au service d'un journalisme de combat, traverse la crise la plus grave de son histoire, provoquée par une importante chute de ses ventes et une panne critique de trésorerie.

Libération a diffusé en 2013 100.000 exemplaires par jour, soit 58.000 de moins qu'en 2003, selon les chiffres de l'association professionnelle de la presse (OJD). Son site internet gratuit reçoit en outre quatre millions de visiteurs quotidiens.

Le projet de Bruno Ledoux de créer un réseau social et de transformer le siège parisien de Libération en espace culturel, transférant la rédaction en banlieue, a déclenché la colère de la rédaction ces dernières semaines.

Les syndicats estiment que le projet n'a "aucune crédibilité". "On a l'impression que l'on discute depuis des mois avec des interlocuteurs qui nous baladent", a commenté jeudi Nicolas Cori, délégué du de SUD.

Alors que les pouvoirs publics sont impliqués dans le dossier en raison des aides publiques à la presse, une source gouvernementale citée jeudi par le site internet du Monde, estimait que "le degré de sérieux" du projet était "sujet à caution".

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