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Liban: assassinat d'un responsable militaire alaouite (sécurité)

Liban: assassinat d'un responsable militaire alaouite (sécurité)

Un responsable militaire libanais alaouite, communauté du président syrien Bachar al-Assad, a été tué jeudi à Tripoli, dans le nord du Liban, où cet assassinat a provoqué des affrontements ayant fait un mort et huit blessés, selon une source de sécurité.

Mercredi, un double attentat suicide avait fait dix morts près du Centre culturel iranien dans le sud de Beyrouth, un fief du puissant mouvement chiite Hezbollah qui combat en Syrie aux côtés des forces du régime.

"Abdelrahmane Dhiab, responsable militaire au Parti arabe démocratique (du Liban), a été tué par balles jeudi à 07H00 (05h00 GMT) par des hommes armés au passage de sa voiture à al-Minaa", un quartier sunnite de Tripoli, a annoncé un responsable de la sécurité.

Les assaillants, qui portaient des cagoules et circulaient en moto, ont touché la victime à la tête et à la poitrine.

Aussitôt après l'assassinat, des combats ont éclaté entre alaouites et sunnites, faisant faisant un mort et huit blessés dans le quartier sunnite de Bab al-Tebbaneh, selon la source de sécurité. Les écoles et les magasins de ce secteur ont fermé.

Selon un responsable du Parti arabe démocratique interrogé par l'AFP, Dhiab, âgé d'une cinquantaine d'années, avait des "responsabilités militaires" au sein de la formation et s'apprêtait à se rendre à Beyrouth.

Un fils de la victime, Youssef Dhiab, est actuellement en détention et soupçonné d'être impliqué dans deux attentats ayant fait 45 morts en août à Tripoli.

Dans un communiqué, le Parti arabe démocratique a implicitement accusé les partisans du nouveau ministre de la Justice, Achraf Rifi, d'être derrière l'assassinat, dénonçant nommément trois personnes.

M. Rifi, un sunnite, ancien chef influent de la police libanaise, est un opposant du régime du Damas.

Le parti a donné "48 heures" aux autorités pour arrêter les trois hommes qu'il a accusés: "Si l'Etat et les forces de sécurité ne font pas leur travail, nous ne resterons pas silencieux", a-t-il assuré dans un communiqué.

"Le gouvernement actuel est responsable de l'effusion du sang alaouite à Tripoli", a encore accusé le parti à propos du cabinet formé il y a moins d'une semaine.

Tripoli, la grande ville du nord du Liban, est régulièrement secouée par des violences meurtrières, essentiellement entre des habitants de Bab al-Tebbaneh, partisans de la rébellion en Syrie, et d'autres de Jabal Mohsen, quartier alaouite soutenant le régime syrien.

Avant même le conflit syrien, les flambées de violences étaient fréquentes entre ces deux quartiers, faisant depuis 2008 plus de 200 morts et 3.000 blessés.

Le Liban est profondément divisé sur le conflit syrien, qui a exacerbé les tensions communautaires entre sunnites, emmenés par l'ex-Premier ministre Saad Hariri, et chiites, conduits par le Hezbollah. Cette division n'a fait que s'aggraver avec la décision du Hezbollah de combattre en Syrie.

Le double attentat commis mercredi dans le sud de Beyrouth est le neuvième attentat dans un fief du Hezbollah depuis l'annonce de son engagement en Syrie.

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