Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le régime syrien et son allié russe s'en prennent à Washington

Le régime syrien et son allié russe s'en prennent à Washington

Le régime syrien et son allié russe ont accusé jeudi les Etats-Unis d'attiser les violences en Syrie par leur soutien aux rebelles, à la veille d'un vote à l'ONU d'un projet de résolution humanitaire qui risque de mettre aux prises les deux grandes puissances.

La querelle russo-américaine a ressurgi après l'échec la semaine dernière d'une nouvelle session de négociations entre régime et opposition à Genève destinées à mettre fin à plus de trois ans de conflit dévastateur en Syrie où les combats font rage sur plusieurs fronts avec leur lot quotidien de victimes.

Le régime de Bachar al-Assad a accusé la Jordanie voisine de vouloir attiser le front de la rébellion dans le sud syrien avec l'appui des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, après l'absence de résultats à Genève.

"Le front sud est aujourd'hui le plus en vue (...). Le rôle de la Jordanie, en coordination avec les renseignements américains, saoudiens et israéliens n'est plus un secret", affirme le quotidien officiel As-Saoura, en accusant Washington de favoriser "l'escalade".

Les rebelles dans le Sud ont affirmé mardi se préparer à une offensive d'envergure sur Damas. Des milliers d'entre eux entraînés en Jordanie depuis plus d'un an par les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux participeront à l'opération, selon des sources du régime et de la rébellion.

En recevant le roi de Jordanie Abdallah II la semaine dernière, le président américain Barack Obama avait affirmé sa volonté d'accroître la pression sur M. Assad et son chef de la diplomatie John Kerry avait accusé Moscou de "favoriser la surenchère" du président syrien à Genève.

"Nos partenaires disent que nous ne vaincrons pas le terrorisme en Syrie tant que le président Assad sera au pouvoir", mais cette position américaine "ne fera qu'encourager les extrémistes qui financent le terrorisme et fournissent des armes aux groupes terroristes", a dit le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov en visite à Bagdad.

"Et au bout du compte, cela ne débouchera sur rien hormis une escalade dans le conflit", a ajouté M. Lavrov qui comme le régime syrien qualifie les rebelles de "terroristes".

Ces frictions qui ont empêché jusque-là toute solution politique au conflit, devront se manifester encore vendredi à l'ONU où les Occidentaux ont décidé de soumettre au vote du Conseil de sécurité un projet de résolution sur la situation humanitaire en Syrie auquel Moscou ne s'est pas rallié pour l'instant.

Le projet soutenu par Londres, Washington et Paris, appelle notamment les belligérants "à lever les sièges des zones peuplées" et à l'arrêt immédiat des attaques contre les civils, y compris les bombardements aériens avec des barils explosifs", une tactique utilisée par l'armée.

La résolution ne prévoit pas de sanctions automatiques en cas de non respect de ses dispositions mais laisse ouverte la possibilité de "prendre des mesures additionnelles" et selon des diplomates, Moscou s'est efforcé d'édulcorer les critiques visant Damas.

Elle cite nommément la levée du siège depuis juin par l'armée du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, à Damas, où l'ONU a pu mercredi distribuer une nouvelle aide -nourriture et médicaments- aux civils assiégés.

Cette aide avait été interrompue le 8 février après des combats dans le camp en ruines. Plus d'une centaine de personnes y sont mortes de pénuries depuis octobre, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Au nord de Damas, soldats, appuyés par le Hezbollah libanais, et rebelles s'affrontaient pour le contrôle de Yabroud, dernière localité tenue par les rebelles dans la région de Qalamoun, près de la frontière libanaise, a dit l'ONG en faisant état de "beaucoup de pertes des deux côtés".

Selon le quotidien pro-gouvernemental al-Watan, "l'armée a avancé autour de la ville et s'apprête à en prendre le contrôle".

Plus au nord, à Alep, huit soldats ont été tués dans un triple attentat suicide mené par les rebelles du Front al-Nosra.

Au Liban, qui continue de pâtir du conflit syrien, un responsable militaire alaouite, communauté de M. Assad, a été tué à Tripoli (nord) et des heurts meurtriers s'en sont suivis entre alaouites et sunnites, au lendemain d'un double attentat suicide qui a fait 10 morts près du Centre culturel de l'Iran, allié de M. Assad et du Hezbollah.

rd-sk-mah/tp/sw

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.