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La police birmane regarde à l'Ouest pour s'adapter aux réformes

La police birmane regarde à l'Ouest pour s'adapter aux réformes

Des policiers birmans lèvent leurs boucliers pour affronter des manifestants en colère: un simple exercice pour des forces de l'ordre qui tentent avec l'aide de formateurs européens de se débarrasser d'une image héritée d'un demi siècle de dictature.

L'Union européenne a fait la démonstration jeudi des résultats de sa première phase de formation de la police birmane.

Jusqu'ici, plus de 1.400 policiers ont été formés, avec une attention spéciale portée au respect des droits de l'Homme lors des interventions et aux techniques modernes.

Le programme a été mis en place après des émeutes religieuses et la répression violente de manifestations qui ont provoqué des critiques de la police, accusée de ne pas avoir changé malgré les réformes entreprises depuis la dissolution de la junte en 2011.

"La mentalité que nous essayons de propager est que la police est là pour les citoyens. Elle n'est pas là pour embêter les citoyens, elle n'est pas là pour frapper les citoyens, elle est là pour protéger les habitants de ce pays", a expliqué à l'AFP l'ambassadeur européen Roland Kobia.

Les spectaculaires réformes réalisées ces trois dernières années par le nouveau régime quasi civil du président Thein Sein ont permis la levée de presque toutes les sanctions occidentales.

Mais au moment où la société se libère de la peur liée à un demi siècle de dictature militaire, les autorités font face à de nouveaux défis, avec notamment des manifestations qui se multiplient sur des sujets divers.

La répression violente d'un rassemblement d'opposants à une mine de cuivre en 2012 avait provoqué une grande colère après que la police a utilisé du phosphore contre les manifestants, faisant des dizaines de blessés, dont des moines bouddhistes.

La police a également été accusée de n'avoir rien fait pour empêcher, voire d'avoir participer à plusieurs épisodes de violences religieuses ces deux dernières années.

"Il y a des choses qui n'étaient pas faites dans le respect des droits de l'Homme par le passé", a reconnu le lieutenant Yazar Mya Nyein, l'un des bénéficiaires de cette première formation.

"Maintenant, après la formation, nous savons comment respecter les droits de l'Homme. Notre façon de penser a changé et nous savons maintenant que nous travaillons pour protéger les intérêts de la population", a-t-il ajouté.

Le projet européen de 10 millions d'euros prévoit de former un total de 4.000 policiers d'ici mars 2015.

Il pourrait aider à restaurer la confiance des Birmans en leur police, a noté Roland Kobia.

"Cela pourrait également aider, d'une manière plus générale, à reconstruire la confiance dans leur propre gouvernement".

hla-klm/abd/bir

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