Après de récentes frictions avec les Etats-Unis, le président équatorien, Rafael Correa, a adressé mercredi un signe d'apaisement à Washington, invitant avec "affection et respect" le secrétaire d'Etat américain John Kerry à lui rendre visite.
"Ce serait merveilleux si le secrétaire d'Etat John Kerry pouvait nous rendre visite et il serait évidemment reçu avec affection, respect et estime à son égard et à l'égard du peuple nord-américain", a déclaré M. Correa dans un entretien à la chaîne de télévision équatorienne Gama TV.
Au cours des dernières semaines, le chef de l'Etat, un dirigeant socialiste aux relations tendues avec la Maison Blanche, a multiplié les critiques envers les Etats-Unis et a signé début février son retrait du Traité interaméricain d'assistance réciproque (TIAR), un accord de défense datant de la Guerre froide.
Dans son entretien, le président équatorien a souligné les qualités de M. Kerry qu'il a décrit comme un "type bien", assurant que ses critiques envers les Etats-Unis ne concernaient que sa politique étrangère.
"Nous nous opposons à des politiques, surtout des politiques envers l'Amérique latine, nous ne nous opposons pas à des personnes, encore moins au peuple américain que j'aime tant", a déclaré M. Correa, un économiste formé dans une prestigieuse université aux Etats-Unis.
L'Equateur a entre autres exigé d'éclaircir le rôle de la CIA dans un raid transfrontalier de l'armée colombienne contre une guérilla en 2008, événement qui avait provoqué une crise régionale à l'époque, puis tout récemment réclamé le départ de militaires américains jugés trop nombreux auprès de l'ambassade des Etats-Unis à Quito.
De son côté, Washington a exprimé son inquiétude concernant la liberté de la presse en Equateur et s'est interrogé sur ses liens avec la Biélorussie ou l'Iran, ou a encore critiqué l'octroi de l'asile politique au fondateur de WikiLeaks Julian Assange, réfugié dans l'ambassade d'Equateur à Londres.
vel/pz/sym