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Vaste opération de désarmemement d'anti-balaka dans un quartier de Bangui

Vaste opération de désarmemement d'anti-balaka dans un quartier de Bangui

Une vaste opération de désarmement de miliciens anti-balaka a été menée samedi matin par l'armée française et la force de l'Union africaine à Boy Rabe, un quartier chrétien de Bangui, a constaté l'AFP.

L'opération de ratissage, la plus grosse depuis le début de l'opération Sangaris en décembre, a débuté peu avant 6H00 samedi sur un large périmètre de ce quartier, fief banguissois des milices anti-balaka, régulièrement accusées d'exactions envers les civils musulmans.

Lors des opérations de fouille, qui ont été faites maison par maison, quelques armes automatiques, grenades, armes blanches, ainsi qu'un grand nombre de munitions ont été découverts.

"Toutes les personnes chez qui des armes ont été saisies ont été identifiées et seront remises à la gendarmerie", a affirmé à l'AFP le capitaine Bolo, un gendarme camerounais de la force africaine Misca, soulignant qu'"une quinzaine d'officiers de police judiciaire de la Misca sont intégrés au dispositif".

En tout, 250 militaires et policiers ont été déployés pour cette opération.

Avant 9H00, des éléments de la Misca ont pris position autour du domicile de Patrice Edouard Ngaissona, qui se présente comme le "coordonnateur politique" des anti-balaka.

Selon une source militaire africaine, qui a qualifié M. Ngaissona d'"objectif principal", celui-ci "est protégé par une douzaine d'hommes armés". Autour de son domicile, la tension était palpable, alors que des détonations d'arme automatique et de grenades, d'origine encore inconnue, se faisaient entendre dans le quartier, a constaté l'AFP.

Mais M. Ngaissona a échappé à l'armée. "Ils n'ont pas réussi à me prendre, j'étais sorti. Il faut qu'on me dise pourquoi on me cherche", a-t-il réagi, affirmant par ailleurs que cinq de ses proches ont été arrêtés dans la matinée.

Ngaissona, "c'était le gros poisson qu'il fallait prendre", a simplement commenté le procureur de la République de Bangui Ghislain Grezenguet, qui avait remis aux hommes de la Misca une liste d'individus à interpeller.

L'opération s'est achevée aux alentours de 10H00, et les véhicules des Sangaris et de l'Union africaine sont repartis sous les huées des habitants qui scandaient notamment: "Cassez-vous ou on va s'occuper de vous !".

Apparus comme des milices luttant contre la rébellion Séléka, à dominante musulmane, qui avait pris le pouvoir en mars 2013 et qui persécutait la communauté chrétienne, les anti-balaka ont rapidement semé la terreur dans Bangui et en province.

Après le départ du président Michel Djotodia, contraint à la démission le 10 janvier, et le désarmement et le cantonnement des éléments de la Séléka menés par les soldats français de l'opération Sangaris, les anti-balaka s'en sont pris systématiquement aux civils musulmans, multipliant lynchages et pillages.

La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza a promis mercredi "la guerre" à ces milices, faisant écho aux déclarations menaçantes faites ces derniers jours par le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et les commandants des contingents français et africain en Centrafrique, qui visaient directement les miliciens et les pillards sévissant en toute impunité.

alc-xbs/sd

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